L'ex-ministre des Affaires étrangères des Khmers rouges est mort

Ieng Sary, l'ancien ministre des Affaires étrangères des Khmers rouges, est mort à 87 ans. - -
Sa mort détruit les espoirs de justice du peuple cambodgien. Ieng Sary, l'ancien ministre des Affaires étrangères des Khmers rouges est mort jeudi à Phnom Penh, à l'âge de 87 ans.
Jugé pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, il avait été hospitalisé il y a dix jours. "Nous pouvons confirmer que Ieng Sary est mort ce matin", a déclaré Lars Olsen, porte-parole de la cour.
"Les co-procureurs vont établir les causes de sa mort avant de le rendre à sa famille", a-t-il ajouté, jugeant "regrettable" que la justice n'ait pu s'exprimer sur son cas mais soulignant que son décès n'aurait pas d'impact sur le procès des deux autres accusés.
Il meurt sans avoir expliqué son rôle dans le génocide
L'ancien ministre comparaissait devant le tribunal parrainé par les Nations unies avec l'ancien chef de l'Etat Khieu Samphan, 81 ans, et le "frère numéro deux" et idéologue du régime, Nuon Chea, 86 ans.
Il disparaît sans avoir jamais expliqué son rôle dans l'appareil marxiste totalitaire qui a détruit un quart de la population du Cambodge en moins de quatre ans, vidant les villes, supprimant la monnaie, la religion et l'éducation, et plongeant la société dans la terreur et la paranoïa.
Un autre de ses responsables politiques majeurs, Ieng Thirith, est encore en vie. Mais elle a perdu la raison et avait été déclarée l'an passé inapte à être jugée.
"Maintenant nous perdons des preuves. Je suis frustré qu'il n'ait pas reconnu sa culpabilité", a déclaré Chum Mey, 82 ans, un des rares survivants de la prison de Tuol Sleng, à Phnom Penh. Les craintes étaient vives depuis longtemps que certains des accusés ne meurent avant de répondre de leurs actes. C'est sous cette pression macabre que le tribunal avait décidé de découper le procès, pour espérer obtenir plus vite un premier verdict, même incomplet.