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Corée du Sud

Corée du Sud: une nouvelle motion de destitution contre le président examinée au Parlement

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol prononçant un discours pour déclarer la loi martiale à Séoul.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol prononçant un discours pour déclarer la loi martiale à Séoul. - Handout / South Korean Presidential Office / AFP

Le président sud-coréen avait temporairement instauré la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre, sidérant le pays. Il a depuis fait l'objet d'une première motion de destitution qui avait échoué, des élus boycottant le vote.

Le Parlement sud-coréen est réuni ce samedi 14 décembre pour examiner une deuxième motion de destitution du président Yoon Suk Yeol pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale le 3 décembre.

Le président de l'Assemblée nationale, Woo Won-shik, a déclaré la séance ouverte vers 16h05, heure locale, soit 8h05 heure de Paris. La motion de destitution est l'unique point à l'ordre du jour, et a besoin de 200 voix sur 300 pour passer.

Des milliers de manifestants ont commencé à se rassembler à Séoul avant le vote pour exiger le départ de l'impopulaire chef de l'État conservateur, parallèlement visé par une enquête pour "rébellion" et qui a interdiction de quitter le pays. La police a dit attendre au moins 200.000 participants.

Échec d'une première motion de destitution

Le 7 décembre, une première motion de destitution avait échoué, la plupart des députés du Parti du pouvoir au peuple (PPP) de Yoon Suk Yeol ayant quitté l'hémicycle avant le vote pour empêcher le quorum d'être atteint.

Pour être adoptée, la motion doit recueillir au moins 200 voix sur 300. L'opposition menée par le Parti démocrate compte 192 sièges, et le PPP 108. Les adversaires de Yoon Suk Yeol doivent donc faire basculer au moins huit députés du PPP dans leur camp pour obtenir sa chute.

Jusqu'à présent, sept députés du PPP ont dit qu'ils voteraient pour la destitution. Selon les médias locaux, beaucoup de députés n'ont pas encore pris leur décision à quelques heures du vote.

Un seul précédent en Corée du Sud

Si la motion passe, Yoon Suk Yeol sera suspendu en attendant que la Cour constitutionnelle valide sa destitution. L'intérim sera assuré par le Premier ministre Han Duck-soo.

La Cour aura 180 jours pour se prononcer. Seuls six de ses neuf juges étant en fonctions - trois autres ont pris leur retraite en octobre et n'ont pas encore été remplacés - il leur faudra se prononcer à l'unanimité.

Si la Cour confirme la destitution, Yoon Suk Yeol, 63 ans, deviendra le deuxième président de l'histoire de la Corée du Sud à subir ce sort, après Park Geun-hye en 2017. Mais il existe aussi un précédent de destitution votée par le Parlement puis invalidée deux mois plus tard par la Cour constitutionnelle: celle de Roh Moo-hyun en 2004.

La loi martiale temporairement instaurée

Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en instaurant la loi martiale, une première en plus de quatre décennies dans le pays, et en envoyant les forces spéciales de l'armée au Parlement pour essayer d'empêcher les députés de se réunir.

Mais 190 élus avaient tout de même réussi à entrer dans le bâtiment, parfois en escaladant les clôtures. Ils avaient voté à l'unanimité une motion exigeant la levée de la loi martiale, pendant que leurs assistants empêchaient les soldats de faire irruption dans l'hémicycle en barricadant les portes à l'aide de tables, de chaises et de canapés.

Le président avait finalement obtempéré, abrogé la loi martiale proclamée seulement six heures plus tôt et renvoyé les soldats dans leurs casernes.

J.D. avec AFP