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Corée du Nord

"Un régime brutal": une réfugiée nord-coréenne porte plainte contre Kim Jong-Un pour violences sexuelles et torture

Kim Jong-un à Nampo, en Corée du Nord, le 25 avril 2025. (Photo d'archive)

Kim Jong-un à Nampo, en Corée du Nord, le 25 avril 2025. (Photo d'archive) - STR / KCNA VIA KNS / AFP

Réfugiée en Corée du Sud depuis 2012, Choi Min-kyung a déposé plainte contre le maître de Pyongyang vendredi 11 juillet. Elle dit avoir été victime de violences et d'actes de torture durant sa détention en Corée du Nord.

Pour la première fois, une transfuge d'origine nord-coréenne engage une action en justice contre le régime du Pyongyang. Vendredi 11 juillet, Choi Min-kyung a déposé plainte au civil et au pénal contre Kim Jong-un pour les violences sexuelles et la torture qu'elle dit avoir subi pendant sa détention, rapporte notamment la BBC.

Après avoir déserté l'armée nord-coréenne et fui en Chine en 1997, Choi Min-kyung a été rapatriée de force en Corée du Nord neuf ans plus tard. Durant sa détention dans plusieurs prisons, elle raconte avoir été victime de violences sexuelles pendant les interrogatoires, de coups et d'actes de torture, par exemple l'obligation de rester assise dans des positions douloureuses éprouvantes pendant plus de 15 heures par jour.

Cette Nord-Coréenne a réussi à fuir une seconde fois la Corée du Nord en 2012 pour s'installer dans le Sud. "Je souhaite sincèrement que ce petit pas devienne la pierre angulaire de la restauration de la liberté et de la dignité humaine, afin qu'aucun autre Nord-Coréen innocent ne souffre sous ce régime brutal", a expliqué Choi Min-kyung mercredi dans un communiqué de l'ONG Database Center for North Korean Human Rights (NKDB).

Pyongyang déjà condamné par des tribunaux du Sud

Celle-ci a également fait savoir qu'elle entendait porter l'affaire de Choi Min-kyung devant les Nations unies et la Cour pénale internationale. La directrice exécutive de la NKDB, Hanna Song, assure que ces poursuites menées contre la Corée du Nord sont importantes parce qu'elles concernent des accusations au pénal, alors que les précédents procès qui se sont déroulés en Corée du Sud portaient seulement sur des plaintes au civil.

En 2023, un tribunal de Séoul avait ainsi condamné la Corée du Nord à payer 50 millions de wons (environ 31.000 euros) à trois Sud-Coréens exploités après avoir été faits prisonniers de guerre durant la guerre de Corée.

L'année dernière, Pyongyang a été condamné à verser 100 millions de wons (environ 62.000 euros) à cinq personnes qui avaient quitté le Japon pour la Corée du Nord dans les années 1960 et 1980. Participant à un programme de rapatriement, ils avaient en réalité été détenus et forcés à travailler.

Ces jugements restent largement symboliques et ignorés par Pyongyang. Ils n'en restent pas moins utiles pour les plaignants, explique à la BBC Hanna Song. "Nous avons compris après des années de travail que les victimes recherchent de la reconnaissance et pas seulement une compensation financière", résume-t-elle.

Vincent Gautier