Guerre en Ukraine: pour le chef de l'Otan, l'envoi de troupes nord-coréennes serait "une escalade significative"

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte lors de la réunion des ministres de la Défense de l'Alliance le 17 octobre 2024. - Simon Wohlfahrt
L'Alliance atlantique met en garde Moscou et Pyongyang. Ce lundi 21 octobre, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte a estimé que le déploiement de soldats nord-coréens pour combattre sur le front ukrainien aux côtés des forces russes constituerait une "escalade significative".
"J'ai parlé avec le président sud-coréen (Yoon Suk Yeol) du partenariat étroit entre l'Otan et Séoul, de la coopération industrielle en matière de défense et de la sécurité interconnectée entre l'Euro-Atlantique et l'Indo-Pacifique", a indiqué le chef de l'Alliance sur X.
"L'envoi de troupes par la Corée du Nord pour combattre avec la Russie en Ukraine marquerait une escalade significative", a-t-il ajouté.
Selon l'agence du renseignement sud-coréen, la Corée du Nord a décidé d'envoyer jusqu'à 12.000 soldats pour aider la Russie. Quelque 1.500 soldats des forces spéciales nord-coréennes se trouvent déjà en Russie pour s'acclimater et devraient bientôt se rendre sur le front, d'après la même source.
La Corée du Nord accusé d'envoyer des armes à la Russie
Interrogé vendredi sur ce point, Mark Rutte a indiqué que l'Alliance ne pouvait confirmer "à ce stade" le déploiement par la Corée du Nord de troupes en Russie. "Mais, bien sûr, cela peut changer", a-t-il ajouté.
À mesure que les relations entre Pyongyang et Séoul se sont dégradées ces derniers mois, la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, s'est encore rapprochée de la Russie, alliée du régime nord-coréen depuis sa création après la Seconde guerre mondiale.
La Corée du Sud et les Etats-Unis affirment de longue date que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un envoie en Russie des armes utilisées en Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a fait une rare visite à Pyongyang en juin, lors de laquelle les deux pays ont signé un traité de défense mutuelle dont les détails n'ont pas été dévoilés. Cela a alimenté les spéculations sur de nouveaux transferts d'armes - qui violent les séries de sanctions prises par l'ONU contre la Russie et la Corée du Nord.