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Corée du Nord

Guerre en Ukraine: des soldats de la Corée du Nord sur le point de rejoindre l'armée russe?

Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (à droite) et le président russe Vladimir Poutine se serrent la main après une cérémonie de bienvenue sur la place Kim Il Sung à Pyongyang, le 19 juin 2024.

Sur cette photo de famille diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un (à droite) et le président russe Vladimir Poutine se serrent la main après une cérémonie de bienvenue sur la place Kim Il Sung à Pyongyang, le 19 juin 2024. - Gavriil GRIGOROV / POOL / AFP

Selon différentes sources, de 3.000 à 10.000 soldats de l'armée de Pyongyang s'entraînent actuellement avant de potentiellement rejoindre les rangs russes dans les semaines à venir.

Une crainte sur le point de devenir réalité? Le 13 octobre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirmait que la Corée du Nord fournissait des soldats à l'armée russe pour mener son invasion de l'Ukraine, en plus de lui livrer des munitions et des armes. L'information émanant de Kiev, mais également de Séoul, a été démentie dans la foulée par Moscou.

Malgré les dénégations russes, des sources proches du renseignement ukrainien ont assuré à la BBC et au média Politico qu'un bataillon d'"environ 3.000 hommes" s'entraînerait actuellement secrètement pour combattre contre l'Ukraine et que Pyongyang allait entrer "pleinement" en guerre, ces derniers devant rejoindre les rangs russes dans les semaines à venir.

"Bataillon bouriate"

"On les appelle le bataillon bouriate", explique une source à Politico. La Bouriatie est une région de Russie, assez reculée et proche de la frontière avec la Mongolie, dans laquelle de nombreux recrutements de l'armée russe ont lieu. C'est dans cette zone que les soldats nord-coréens, qui selon le Kyiv Independent seraient en réalité 10.000, participent à leur entraînement.

Des soldats nord-coréens - Image d'illustration
Des soldats nord-coréens - Image d'illustration © STR / KCNA VIA KNS / AFP

"Nous voyons une alliance grandissante entre la Russie et des régimes comme la Corée du Nord. Il ne s'agit plus seulement du transfert d'armes. Il s'agit de l'envoi de personnes de Corée du Nord dans les forces armées de l'occupant", avait déclaré Volodymyr Zelensky dans son allocation quotidienne du 13 octobre.

Si ces soldats sont effectivement déployés, probablement dans la zone de Koursk où les combats sont les plus intenses, ils rejoindraient alors les plusieurs dizaines de techniciens nord-coréens déjà envoyés au front pour aider au déploiement d’armes exportées, notamment de missiles balistiques KN-23.

Toutefois, si ceux-ci participent aux combats sous l'étendard russe, alors la Corée du Nord éviterait de devenir elle-même co-belligérante au conflit.

Liens renforcés

La Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, a renforcé ces derniers mois ses liens militaires avec Moscou et le président russe Vladimir Poutine a effectué une rare visite à Pyongyang en juin pour y signer un accord de défense mutuelle avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Un média ukrainien a soutenu le week-end dernier que six officiers nord-coréens étaient morts lors d'une attaque de missile ukrainienne quelques jours plus tôt près de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine occupé par Moscou.

Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, avait lui précisé sur Telegram que les soldats nord-coréens engagés en Ukraine "se limit(aient) à un petit nombre de troupes du génie".

Ces forces "surveillent l'utilisation des munitions (nord-coréennes) par l'armée russe", avait-il ajouté, affirmant que "la Russie est de plus en plus dépendante des munitions de la Corée du Nord pour différents types d'armes".

Le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun, avait de son côté déclaré mardi que Séoul jugeait "très probable qu'il y ait eu des victimes parmi des officiers nord-coréens et soldats en Ukraine", disant même s'attendre même à ce que d'autres troupes soient envoyés en renfort aux côtés des Russes.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV