Corée du Nord: à l'ONU, Pékin et Moscou empêchent de nouvelles sanctions contre Pyongyang

Photo d'archives montrant le Conseil de sécurité de l'ONU le 28 février 2022 lors d'une première session consacrée à la crise humanitaire en Ukraine due à l'invasion de la Russie. Une deuxième réunion sur ce même thème a été organisée le 7 mars 2022 - ANGELA WEISS © 2019 AFP
La Chine et la Russie ont sans surprise mis ce jeudi leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord afin de sanctionner ses tirs de missiles balistiques.
Les 13 autres membres du Conseil ont de leur côté voté en faveur du texte, qui prévoyait une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang. En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré son insistance à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie y opposeraient leur veto.
Pour les Américains, "c'était pire de ne rien faire" et "laisser se continuer les essais" nord-coréens "sans réaction", "pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution", explique un ambassadeur sous couvert d'anonymat.
Les tirs de missiles balistiques, y compris intercontinentaux, sont "une menace pour la paix et la sécurité pour l'ensemble de la communauté internationale", avait souligné avant le vote l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.
L'ambassadeur de la Chine à l'ONU, Zhang Jun, a estimé après le vote que la démarche américaine "éloignait le Conseil du dialogue et de la conciliation". Avant le scrutin, il avait souligné que son pays "ne pensait pas que de nouvelles sanctions aideraient à répondre à la situation actuelle".
"Éviter toute action provocatrice"
Une résolution coercitive de l'ONU "ne ferait qu'empirer la situation", avait-il ajouté devant des journalistes, en affirmant le désaccord "total" de Pékin "à toute tentative de faire (...) de l'Asie un champ de bataille ou d'y créer des affrontements ou des tensions".
Zhang Jun a appelé à "éviter toute action provocatrice" et demandé aux États-Unis "de reprendre un dialogue avec la Corée du Nord".
Ces derniers mois, le régime nord-coréen a accéléré ses essais de missiles, blâmant une attitude qualifiée d'"hostile" des Etats-Unis. En mars déjà, un missile balistique intercontinental avait été expérimenté pour la première fois depuis 2017.
Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain de l'époque Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington, qui se dit depuis l'an dernier ouvert au dialogue.