Pollution: le nord-est de la Chine plongé dans un épais brouillard

Des records de pollution ont été enregistrés dimanche et lundi dans plusieurs métropoles du nord-est chinois. Les habitants sont invités à rester chez eux.

"Airpocalypse". C'est par ce funeste jeu de mot que les Chinois qualifient les records de pollution enregistrés lundi dans plusieurs métropoles et régions du nord-est. A Shenyang et Changchun, capitales respectives des provinces du Liaoning et du Jilin, un épais brouillard polluant de couleur grisâtre entrave la visibilité, plongeant les axes routiers dans une quasi-obscurité et faisant disparaître des immeubles situés à proche distance.

Des pics dépassant 1.400 microgrammes

La densité de particules a atteint lundi les 860 microgrammes par mètre cube à Changchun. Selon la chaîne d'Etat CCTV, des pics dépassant 1.400 ont été enregistrés à Shenyang. Des niveaux parmi les plus élevés jamais relevés et rendus publics dans le pays, très supérieurs à celui préconisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui recommande un plafond moyen de 25 microgrammes par 24 heures.

Les médias locaux, dont CCTV, ont diffusé des images lunaires dont celle d'un cycliste de Shenyang portant un masque à gaz.

Procédure d'urgence à Changchun

A Shenyang, la municipalité explique que ce "smog" extrêmement dense est provoqué par le démarrage du système de chauffage central de la ville, principalement alimenté au charbon, ainsi que par la sévère pollution venant des provinces voisines. Des justifications accueillies avec énervement par nombre d'internautes chinois. "C'est la même chose chaque année, rien ne change" malgré les efforts affichés par les autorités, soupire l'un d'eux sur le réseau social Weibo.

Les autorités de Changchun ont engagé une "procédure d'urgence", enjoignant les établissements scolaires à cesser toute activité à l'extérieur, et appelant les résidents à ne pas sortir et à prendre des "mesures de protection pour leur santé", non précisées. Mais de tels dispositifs "d'urgence" s'avèrent "inutiles" face à "la gravité d'un pareil brouillard et d'un tel niveau de pollution", déplore l'agence officielle Chine nouvelle.

"Quand vous sortez, le simple contact avec l'air vous brûle les yeux, vous écorche la gorge, il vous faut acheter un masque mais personne ne nous dit spécifiquement ce qu'il faut faire d'autre", témoigne un habitant de Shenyang, dans des propos rapportés par Chine nouvelle. La pollution est accusée d'être impliquée dans des centaines de milliers de décès prématurés dans tout le pays.

Ariane Kujawski avec AFP