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La Chine prévient Washington qu'elle "n'hésiterait pas" à entrer en guerre pour Taïwan

Un hélicoptère CH-47 Chinook transporte un drapeau taïwanais à l'occasion de la fête nationale à Taipei le 10 octobre 2021

Un hélicoptère CH-47 Chinook transporte un drapeau taïwanais à l'occasion de la fête nationale à Taipei le 10 octobre 2021 - Sam Yeh © 2019 AFP

Pékin a annoncé qu'elle "briserait en mille morceaux" toute tentative d'indépendance de l'île.

La mise en garde est claire. Ce vendredi, le ministre chinois de la Défense chinois a déclaré que son pays "n'hésiterait pas" à entrer en guerre si Taïwan déclarait son indépendance, lors d'une rencontre à Singapour avec son homologue américain, consacrée notamment à ce sujet de profond différend entre les deux pays.

"Si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine, l'armée chinoise n'hésiterait pas un instant à déclencher une guerre, quel qu'en soit le prix", a dit un porte-parole du ministère chinois de la Défense, Wu Qian, en rapportant des propos du ministre, Wei Fenghe, tenus lors d'une rencontre avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

"Quel qu'en soit le prix"

Selon le ministère chinois de la Défense, Pékin - qui considère l'île comme partie intégrante de son territoire - "briserait en mille morceaux" toute tentative d'indépendance.

De son côté, Lloyd Austin a dit à Wei Fenghe que Pékin devait "s'abstenir" de toute nouvelle action déstabilisatrice dans cette région, selon le Pentagone.

Il a "réaffirmé l'importance de la paix et de la stabilité dans le Détroit (de Taiwan), une opposition à des modifications unilatérales du statu quo et a appelé (la Chine) à s'abstenir de toute nouvelle action déstabilisante envers Taiwan", selon la même source.

Les deux responsables, qui se sont entretenus au téléphone en avril, se rencontraient pour la première fois depuis la prise de fonction de Lloyd Austin, en marge du forum de sécurité "Dialogue de Shangri-la", organisé jusqu'à dimanche à Singapour, pour la première fois depuis 2019, en raison de la pandémie.

Pression

Les points de discorde se sont multipliés ces dernières années entre les deux pays : mer de Chine méridionale, influence croissante de la Chine en Asie-Pacifique, guerre en Ukraine ou encore Taïwan.

La Chine estime que cette île de 24 millions d'habitants est l'une de ses provinces historiques, même si elle ne la contrôle pas, et a accru la pression contre Taipei ces dernières années, menant par exemple des campagnes d'incursions dans la zone de défense aérienne de Taïwan.

Le 30 mai, la Chine a ainsi procédé à sa deuxième plus grande incursion de l'année, avec l'entrée, selon Taipei, de trente avions dans la zone d'identification de défense aérienne (Adiz, selon son acronyme en anglais) de l'île, dont 20 chasseurs. Le 23 janvier, 39 avions avaient pénétré dans l'Adiz.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken avait vu dans ces incursions le signe "d'une rhétorique et d'une activité de plus en plus provocantes" de la part de Pékin.

Lors d'une visite au Japon en mai, le président Joe Biden a semblé rompre avec des décennies de politique américaine lorsqu'en réponse à une question, il a indiqué que Washington pourrait défendre militairement Taïwan en cas d'invasion par Pékin.

La Maison Blanche a depuis insisté sur le fait que "l'ambiguïté stratégique", le concept volontairement flou qui gouverne la politique taïwanaise de Washington depuis des décennies, restait inchangée.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV