Chine: 31 morts dans un attentat sur un marché au Xinjiang

Des policiers chinois en patrouille le 12 mai 2014 à Pékin (illustration) - -
Un nouvel attentat a ensanglanté jeudi Urumqi, capitale du Xinjiang, faisant au moins 31 morts, dernier signe de la radicalisation d'une frange de la population ouïghoure, ethnie majoritaire dans cette région aux confins de l'Asie centrale, en lutte contre la tutelle chinoise et accusée par Pékin de "terrorisme" et d'islamisme.
Selon le récit de l'agence officielle Chine Nouvelle, jeudi à 7h50 (mercredi à 23h50 GMT), deux véhicules tout terrain ont foncé dans la foule d'un marché en plein air, leurs occupants lançant des explosifs dans la foule. L'un des véhicules a finalement explosé, selon l'agence chinoise, citant un témoin déclarant avoir entendu "une douzaine de déflagrations".
Un premier bilan de cet "acte terroriste" fourni par Chine Nouvelle fait état de 31 morts et 94 blessés. L'agence ne précise pas si les assaillants sont inclus dans ce bilan.
Plusieurs explosions
L'heure matinale où s'est produit l'attentat est l'un des moments de la journée où les marchés chinois de primeurs et de viandes sont les plus fréquentés. Des photos supposément prises sur les lieux - au centre-ville, près du parc du Peuple - et postées sur le réseau social Weibo, montraient des corps étendus au milieu des flammes.
"Il y a eu plusieurs explosions puissantes sur le marché du matin devant le Palais de la culture d'Urumqi", assurait l'auteur d'un message Weibo, ajoutant qu'il avait vu la scène à moins de 100 mètres. Le président chinois Xi Jinping s'est engagé a "châtier sévèrement les terroristes", selon Chine Nouvelle.
L'attentat intervient au lendemain de l'annonce que 39 personnes interpellées au Xinjiang sous l'accusation d'avoir diffusé des "vidéos terroristes" avaient écopé cette semaine de lourdes peines d'emprisonnement, allant jusqu'à 15 ans de prison. Le Xinjiang est le théâtre de violences en nette recrudescence depuis plus d'un an, attribuées par Pékin à des "terroristes" ouïghours, séparatistes et fondamentalistes musulmans. Pékin y a nettement durci depuis sa politique sécuritaire.