"Chaque jour est un enfer de plus": les parents d'un Français emprisonné en Malaisie interpellent Emmanuel Macron

18 mois de profonde inquiétude. Les parents de Tom Félix, un Français de 34 ans emprisonné en Malaisie, espèrent "interpeller de vive voix" Emmanuel Macron durant sa tournée diplomatique en Asie pour faire libérer leur fils.
Cet ancien cadre du groupe Véolia, sur le point d'ouvrir un restaurant en Malaisie, a été arrêté en août 2023 pour détention et trafic de stupéfiants, accusations qu'il conteste. Dans la maison où il était hébergé par son associé malaisien, la police avait trouvé plusieurs centaines de grammes de cannabis dans les parties communes. Sa famille assure que, durant l'enquête, Tom a été "disculpé" par son associé.
"37 détenus par cellule"
Malgré des contacts entre la famille et les services diplomatiques français, dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, "le dossier de Tom n'avance pas", déplore sa mère Sylvie Félix sur BFMTV.
"On sait qu'Emmanuel Macron est intervenu au mois de novembre auprès de Anwar Ibrahim (le premier ministre malaisien, NDLR). Il faut qu'il intervienne plus fermement", insiste cette enseignante au Lycée français de Singapour, où le chef de l'État est attendu vendredi.
Incarcéré dans une prison de l'État de Perlis, dans le nord de la Malaisie, Tom Félix est "détenu dans des conditions qui bafouent les droits de l'homme", affirment ses parents qui peuvent le voir une fois par mois.
"Ils sont passés de 25 à 37 par cellule", explique sa mère Sylvie. Les conditions d'hygiène sont "déplorables" avec des "coupures d'eau", "beaucoup d'insectes" et "une promiscuité de tout instant", dépeint-elle.
"Malgré les visites consulaires, aucune de ses conditions n'a été améliorée (...) "Chaque jour est un enfer de plus", alertent ses parents.
Le procès reporté?
Après un an et demi de détention, les parents de Tom Félix décrivent un jeune homme "usé et fatigué". "Il se sent broyé par cette justice malaisienne", expliquent-ils.
Son procès est programmé le 16 juin à la Haute cour criminelle de Alor Setar où il encourt "la peine de mort, ou 104 années de détention cumulées, 54 coups de bâton et une amende de 27.000 euros". Mais l'audience pourrait être "repoussée de plusieurs mois", selon ses parents.
Emmanuel Macron se rendra à Singapour vendredi pour participer au Dialogue Shangri-La, sommet annuel sur la sécurité et la défense.