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Appel au calme en Afrique du Sud après la mort de Terreblanche

Partisan du Mouvement de résistance afrikaner près de la ferme d'Eugène Terreblanche, dans le nord-ouest de l'Afrique du Sud. Le président sud-africain Jacob Zuma a lancé dimanche un appel au calme après l'assassinat la veille du leader d'extrême droite.

Partisan du Mouvement de résistance afrikaner près de la ferme d'Eugène Terreblanche, dans le nord-ouest de l'Afrique du Sud. Le président sud-africain Jacob Zuma a lancé dimanche un appel au calme après l'assassinat la veille du leader d'extrême droite. - -

par John Mkhize VENTERSDORP, Afrique du Sud - Le président sud-africain Jacob Zuma a lancé dimanche un appel au calme après l'assassinat la veille...

par John Mkhize

VENTERSDORP, Afrique du Sud (Reuters) - Le président sud-africain Jacob Zuma a lancé dimanche un appel au calme après l'assassinat la veille du dirigeant d'extrême droite Eugene Terreblanche.

Deux jeunes ouvriers agricoles noirs ont été arrêtés après ce meurtre, dont la cause serait une querelle avec le dirigeant politique blanc au sujet de leur rémunération.

Mais le Mouvement de résistance afrikaner (AWB), que la victime présidait, a fait état d'un assassinat particulièrement cruel à connotations politiques.

Zuma, qui met un point d'honneur à cultiver de bonnes relations avec la minorité afrikaner, a évoqué un "acte atroce" et invité ses compatriotes à ne pas "permettre aux agents provocateurs de profiter de la situation en alimentant la haine raciale".

Agé de 69 ans, Terreblanche avait incarné dans les années 1990 l'opposition radicale à l'abolition du régime d'apartheid, mais il ne jouait plus depuis qu'un rôle politique marginal.

L'AWB a lui aussi appelé au calme, du moins le temps des obsèques de Terreblanche et en attendant que le mouvement décide de la suite à donner à son assassinat.

"Nous déciderons plus tard comment agir pour venger la mort de M. Terreblanche", a déclaré un porte-parole de l'AWB, André Visagie, ajoutant que les obsèques pourraient avoir lieu jeudi ou vendredi prochains.

"VIEUX CRIMINEL"

Les craintes de nouvelles tensions raciales ont été alimentées récemment par une chanson controversée "Kill the Boer" interprétée par le leader du mouvement de jeunesse du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, Julius Malema.

L'ANC a souligné que cette chanson n'était qu'un moyen de se souvenir de l'histoire de l'oppression, mais sa diffusion a semé l'inquiétude dans la minorité blanche, qui représente 10% de la population sud-africaine et dont 3.000 membres ont été tués depuis l'abolition de l'apartheid.

L'assassinat de Terreblanche sera perçu symboliquement comme un moment de tension intercommunautaire, estime l'analyste Nic Borain, qui ajoute toutefois ne pas croire que l'opposition blanche prendra la défense de "ce vieux criminel".

Terreblanche vivait dans une discrétion relative depuis sa sortie de prison, en 2004, après avoir purgé une peine pour le quasi-lynchage d'un Noir.

Les partisans de Terreblanche n'hésitent pas à faire le lien entre la chanson de Julius Malema et l'assassinat du leader d'extrême droite, qui s'est toujours voulu un Boer, mais Vincent Magwenya, porte-parole de Zuma, a déclaré ne pas en voir.

Selon la police, les deux assassins présumés de Terreblanche, âgés de 16 et 21 ans, travaillaient pour lui. Elle précise explorer la piste d'une querelle entre eux et promet de "tenir le public au courant".

L'ANC a estimé que cet assassinat était du ressort de la police et ne devait pas être utilisé à des fins politiques.

"Nous invitons à tous les Sud-Africains à s'abstenir de déclarations spéculatives sur le meurtre de Terreblanche", a déclaré le porte-parole de l'ANC, Jackson Mthembu.

Marc Delteil pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse