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Amnesty International s'inquiète de la visite de Mohammed ben Salmane en France

Emmanuel Macron et "MBS" lors de sa visite à l'Élysée, le 28 juillet 2022

Emmanuel Macron et "MBS" lors de sa visite à l'Élysée, le 28 juillet 2022 - BENOIT TESSIER / POOL / AFP

Interrogée par la rédaction internationale de Radio France, Agnès Callamard, secrétaire générale d'Amnesty International France, juge qu'Emmanuel Macron "se fait l'architecte principal de la réhabilitation de Mohammed ben Salmane".

"On redore le blason de quelqu'un qui ne le mérite absolument pas". Agnès Callamard, secrétaire générale de l'ONG Amnesty International France, a dénoncé la visite en France du prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, arrivé dans l'Hexagone ce mercredi.

"Réhabilitation"

Celui que l'on surnomme plus communément "MBS" doit notamment déjeuner avec le président de la République Emmanuel Macron ce vendredi. Une rencontre que déplore Agnès Callamard. Interrogée par la rédaction internationale de Radio France, elle estime que le chef de l'État "se fait l'architecte principal de la réhabilitation de Mohammed Ben Salmane".

Qui est l'étrange monsieur MBS ?
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15:30

Pour la secrétaire générale d'Amnesty International, "le moment de cette réhabilitation est d'autant plus mal choisi que l'Arabie saoudite est sur le point d'exécuter sept jeunes gens qui étaient des enfants au moment de leur soit disant crime, dont un n'avait que 12 ans".

"On est en train de reconstruire un système international, mais sur la base de quoi nom d'une pipe? Sur la base de quelles valeurs", s'emporte-t-elle.

Une visite avait déjà créé la polémique en juillet 2022

En plus d'une recontre avec le chef de l'État, Mohammed ben Salmane devrait mener la délégation saoudienne lors du "Sommet pour un nouveau pacte mondial de financement", prévu les 22 et 23 juin à Paris.

Emmanuel Macron avait déjà invité le prince héritier saoudien à l'Elysée en juillet 2022. Une rencontre qui avait suscité de nombreuses critiques, car c'était la première fois que "MBS" mettait les pieds sur le continent européen après l'assassinat de Jamal Khashoggi en 2018, dans lequel le prince est soupçonné d'être impliqué.

L'Élysée affirmait en juillet 2022 que le dîner était nécessaire, au regard de l'envolée des prix de l'énergie, de la crise alimentaire au Moyen-Orient et des inquiétudes liées au programme nucléaire iranien.

Baptiste Farge