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Amérique du Nord

Sans-papiers: Obama prend l'initiative sur la réforme de l'immigration

Le président américain en compagnie des dirigeants de la majorité républicaine au Sénat et à la Chambre des Représentants.

Le président américain en compagnie des dirigeants de la majorité républicaine au Sénat et à la Chambre des Représentants. - Jim Watson - AFP

Le Président américain annonce son plan de réforme du système d'immigration, ce jeudi. Plutôt favorables aux 11 millions de sans-papiers vivant actuellement aux Etats-Unis, ses idées font hurler les élus républicains, désormais majoritaires au parlement.

Congrès devenu Républicain ou pas, Barack Obama est déterminé à tenir ses promesses de campagne sur les sans-papiers. Aux Etats-Unis, ils sont plus de 11 millions, dont une grande partie de Mexicains, à être menacés d'expulsion; le président démocrate a annoncé, ce jeudi, une série de mesures en leur faveur.

Depuis les régularisations massives de 1986, sous la présidence républicaine de Ronald Reagan, aucune des tentatives de réformes du système d'immigration n'a aboutie.

Pour ne pas avoir à dépendre du Congrès, dont la majorité républicaine n'approuverait pas les mesures proposées par le Président, Barack Obama compte agir grâce à des décrets.

"Notre système d'éducation ne fonctionne plus"

Avant de s'exprimer ce jeudi soir à 20 heures (2 heures du matin heure française), son compte Facebook diffuse déjà une vidéo où, nonchalamment assis sur son bureau, à la Maison Blanche, le Président affirme que "Tout le monde est d'accord pour dire que notre système d'immigration ne fonctionne plus".

Les clandestins vivant depuis au moins cinq ans aux Etats-Unis et n'ayant pas d'antécédents judiciaires pourraient, sous certaines conditions, réclamer un permis de travail provisoire.

Par ailleurs, le programme offrant des permis de séjour temporaires aux mineurs arrivés sur le territoire américain avant l'âge de 16 ans, dont 600.000 personnes ont déjà bénéficié, pourrait être élargi. Au total, de trois à cinq millions de personnes devraient être concernées.

Les Républicains dénoncent "le diktat d'un empereur"

Les Républicains, très remontés, dénoncent une initiative en rupture avec la tradition démocratique américaine, un élu évoquant même le "diktat d'un empereur". Certains mettent en doute la constitutionnalité d'une telle décision, d'autres réclament plus de temps pour que le Congrès se penche sur le sujet.

Désormais majoritaires à la Chambre des représentants comme au Sénat, les élus républicains ne peuvent bloquer un décret présidentiel, mais ils disposent de nombreuses armes pour rendre les deux dernières années d'Obama à la Maison Blanche difficiles.

Ils pourraient par exemple décréter une trêve des confirmations d'ambassadeurs, juges et responsables de l'administration nommés par le Président américain, freinant ainsi le travail de l'exécutif. C'est la voie que préconise le sénateur texan Ted Cruz, farouche opposant de Barack Obama, qui voit dans cette "amnistie illégale" un "caprice du Président".

Le plan d'Obama est controversé aux Etats-Unis

Mais ce proche du Tea Party est loin de faire l'unanimité. Et à l'approche des primaires en vue de la présidentielle de 2016, le débat s'annonce animé au sein d'un parti qui aimerait séduire une partie de l'électorat hispanique, qui a voté à plus de 70% pour Barack Obama.

La mesure n'est pas pour autant populaire aux Etats-Unis: selon un sondage réalisé pour NBC et Wall Street Journal, 48% des Américains désapprouvent la démarche du Président sur ce dossier, contre 38% qui y sont favorables.

J.S avec agences