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Amérique du Nord

Mitt Romney, un nouveau W. Bush ?

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Ce mardi, les Américains se rendent aux urnes pour choisir leur futur président, Barack Obama ou Mitt Romney. Moins connu, le candidat républicain est proche des milieux néoconservateurs, comme George W. Bush. « Il y a beaucoup de similitudes », remarque un spécialiste des USA.

Mercredi, nous devrions savoir qui, de Barack Obama ou de Mitt Romney, gouvernera les Etats-Unis sur les quatre prochaines années. Si le profil de l’actuel président démocrate est assez connu, celui de son challenger républicain Mitt Romney est plus mystérieux en France, où seulement 2% de la population voterait pour lui. Au coude-à-coude dans les sondages avec Barack Obama, il a pourtant des chances de l’emporter.

« Il a les mêmes conseillers que Bush »

Quatre années de Mitt Romney seraient-elles proches de ce qu’on a pu connaître avec George W. Bush ? Pour Pierre Guerlain, professeur de civilisation américaine à l'université Paris-Ouest-Nanterre, il y a en effet « beaucoup de similitudes » sur de nombreux points : « Il ne toucherait pas à la vente d’armes, très peu réglementée, il y aurait de plus en plus de difficultés pour femmes qui désireraient se faire avorter, c’est la même inspiration ». Du reste, si « on pourrait s’attendre à une politique sociale et économique très à droite », la politique internationale ne varierait pas : « Il est pour des dépenses militaires très fortes, la baisse des impôts des très fortunés. Sur la politique étrangère, il a les mêmes conseillers que Bush ».

« Renforcer le discours sur l’austérité en Europe »

Si la politique de Romney pourrait être proche de celle de Bush, le contexte, lui, a changé, ajoute Pierre Guerlain. « Il n’y aura pas de changement majeur, car il y a des réalités géopolitiques, et les forces qui déterminent la politique étrangère actuelle seront toujours en place ». En revanche, la politique européenne, elle, pourrait basculer. « Obama a été plusieurs fois critique de Madame Merkel, remarque le professeur de civilisation américaine, il est du côté des keynésiens qui sont pour la relance, alors que Romney est de ceux qui veulent l’austérité et la réduction de la dette. Là, il pourrait y avoir une différence qui viendrait renforcer le discours sur l’austérité en Europe ».

« L’idole de l’extrême droite américaine à la vice-présidence »

Historien spécialiste de l’histoire des États-Unis et codirecteur de l’Observatoire de la politique étrangère américaine (OPEA) à l’université de Paris III-Sorbonne, Pierre Mélandri estime pour sa part que Mitt Romney a déjà « largement » glissé vers l’extrême droite. « Le meilleur signe, c’est quand même le fait qu’il a pris l’un des idéologues les plus radicaux de Washington, l’idole de l’extrême droite américaine, Paul Ryan, comme candidat à la vice-présidence », remarque-t-il. « Ça n’a pas dû lui poser trop de problèmes de s’aligner sur des positions aussi radicales, c’est un mormon, il est très attaché aux valeurs traditionnelles qui sont celles aussi de la droite protestante ».

M. Chaillot avec Victor Joanin