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La CIA a espionné les candidats à la présidentielle française de 2012

La CIA a espionné la présidentielle française de 2012

La CIA a espionné la présidentielle française de 2012 - AFP

D'après des documents révélés par Wikileaks, la CIA a espionné la présidentielle française de 2012. L'agence américaine s'intéressait aussi aux partis politiques.

La campagne présidentielle de 2012 était sous haute surveillance de la CIA. Wikileaks a révélé jeudi, un document montrant que les renseignements américains se sont intéressés de près aux candidats ainsi qu'aux dynamiques internes des partis. 

Cet espionnage, piloté par le Bureau d'analyse sur la Russie et l'Europe (la branche européenne de la CIA) aurait duré de novembre 2011 à septembre 2012. Les informations collectées étaient destinées au bureau de recherche et de renseignement du département d'Etat (l'équivalent du Ministère des Affaires étrangères), à la section européenne de l'agence et à la CIA. 

L'espionnage était, selon Wikileaks, organisé par ordre de priorité, variant autour de 2 ou 3 (plus le chiffre est petit plus la mission est importante). 

Une observation "étroite" de la présidentielle

Dans les documents publiés par Wikileaks, on peut lire que "les analystes de la CIA et de l'OREA ont suivi de près la primaire socialiste et observent étroitement l'élection présidentielle de 22 avril et 6 mai 2012". Le document détaille ensuite les "intérêts particuliers" de cette surveillance. 

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- © Capture d'écran Wikileaks

Nicolas Sarkozy, François Hollande, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn et Marine Le Pen sont nommément cités ainsi que l'UMP (Les Républicains) et le Parti socialiste. 

D'après le document, ces requêtes sont "NOFORN" soit "No foreign national" puisqu'elles concernent des "friends-on-friends sensitivities", autrement dit des activités sensibles envers un pays ami, explique Libération.

Les dynamiques internes des partis examinées

Ces documents révèlent que la CIA s'intéressait de près à la campagne de Nicolas Sarkozy. L'agence pensait que l'UMP n'était pas assurée de sa victoire à la présidentielle et a réclamé les "plans stratégiques de l'élection, les alliances et les ruptures en cours dans l'équipe dirigeante de l'UMP". Des "alliances et ruptures" alors que la bataille entre Jean-François Copé et François Fillon pour la tête du parti avait déjà commencé.

Des agents de la CIA étaient aussi chargés de découvrir ce que Nicolas Sarkozy pensait des "autres candidats" dans ses discussions privées. L'agence de renseignement s'intéressait aux dynamiques internes du Parti socialiste. Les politiques économiques des candidats et leur attitude sur la crise de la zone euro faisaient aussi parti des interrogations du service de renseignement. 

En 2013, Le Monde révélait déjà que Paris avait soupçonné la NSA d'avoir piraté le système informatique de l'Elysée.

M.L.