Une ONG accuse de torture les Etats-Unis... et 54 pays

John Brennan, nouveau patron de la CIA, devrait être interrogé pour son implication dans les pratiques d’interrogatoire adoptées par George Bush. - -
L’immédiat après 11-Septembre, tel que l’ont géré les Américains, n’a pas été sans engendrer quelques polémiques. Torture, arrestations et prisons illégales, beaucoup de choses sont reprochées à l’administration Bush et sa guerre contre "l’axe du mal". L’ONG Open Society Justice Initiative a enquêté sur les complicités des Etats amis de l’Amérique, et vient de rendre un rapport de 213 pages, relayé sur le site du Guardian.
"Il n’y a aucun doute que des personnalités haut-placées dans l’administration Bush portent la responsabilité d’avoir autorisé des violations des droits de l’homme associées à la détention secrète […] avec une impunité qui rend la question préoccupante", précise le rapport.
Des opérations impossibles sans coopération internationale
L’ONG rapporte que 54 pays, au moins, se sont rendus complices de kidnapping, détention et torture dans les opérations qui ont suivi les attentats du 11-Septembre. Sont cités le Pakistan, l’Egypte, la Jordanie, mais aussi l’Irlande, l’Islande ou Chypre, où ce genre de découverte est plus surprenant.
Les opérations américaines n’auraient pas pu avoir lieu sans l'aide de ces pays. Dans la liste figure aussi un certain nombre de pays européens. La France n'en fait pas partie.
On savait déjà que des prisons illégales avaient été utilisées en Pologne, mais le rapport cite aussi la Roumanie ou la Lituanie. Open Society accuse la Grande-Bretagne d’avoir permis l’interrogatoire et le déplacement d’un homme jusqu’en Syrie, avec sa famille, pour y être torturé. Utilisant, pour ce faire, les infrastructures et l’espace aérien britanniques.
Alors que l’Allemagne, l’Espagne ou le Portugal sont aussi sur la liste, la présence de certains pays ne manque pas de surprendre, comme l’Iran, qui aurait remis quinze personnes aux autorités américaines.
Le nouveau chef de la CIA questionné
Pire : selon le rapport, le Canada aurait fourni des informations concernant l’un de ses propres ressortissants, et permis l’utilisation de son espace aérien pour qu’il soit emmené - et torturé - en Syrie, où il est resté un an.
Un détail gênant pour Barack Obama : alors qu’il vient de nommer John Brennan comme chef de la CIA, ce dernier devrait être interrogé pour son implication dans les pratiques d’interrogatoire adoptées par George Bush.