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États-Unis

Il usurpe l'identité d’une femme pendant sept ans pour draguer des inconnus sur internet et les envoyer chez elle

Enquêteurs et spécialistes continuent d'évaluer l'étendue de la cyberattaque qui a frappé des ministères américains et d'autres victimes dans le monde

Enquêteurs et spécialistes continuent d'évaluer l'étendue de la cyberattaque qui a frappé des ministères américains et d'autres victimes dans le monde - NICOLAS ASFOURI © 2019 AFP

Un Américain a usé de ce stratagème à sept reprises. Sept femmes ont été victimes des agissements du trentenaire, dont une mineure de 17 ans. Il a plaidé coupable.

Pendant près de sept ans, une Américaine a vu des voitures d’inconnus se garer dans l’allée de sa maison dans le Massachusetts (États-Unis). Des étrangers qui pensaient avoir des échanges amoureux sur internet avec cette femme dont ils connaissaient toute la vie.

En réalité, ils parlaient à un homme, James Florence, qui utilisait les informations de la victime pour créer des faux profils sur les réseaux sociaux, usurpant ainsi son identité pour attirer des inconnus chez elle, révèle The Guardian. Il a plaidé coupable de sept chefs d’accusation de cyberharcèlement et d’un chef d’accusation de possession de pornographie juvénile

James Florence, 36 ans, a utilisé des plateformes d'intelligence artificielle pour créer ses propres chatbots (des outils informatiques permettant de créer des conversations avec des internautes). Ces derniers ont été conçus de sorte que les réponses soient connotées sexuellement, de manière plus ou moins suggestive, selon les documents judiciaires consultés par le Guardian. Ils pouvaient fournir à leurs interlocuteurs l'adresse du domicile de la victime, suivie de la proposition suivante: "Pourquoi ne venez-vous pas ?"

Des sous-vêtements de la victime volés

James Florence, ami de la professeure, a rentré plusieurs informations personnelles sur la victime, notamment son adresse, sa date de naissance et des informations familiales. Mais aussi des informations sur son enfance, ses passions, ses tenues vestimentaires, le nom de son mari ou encore son lieu de travail.

En livrant le plus d’informations possible, les utilisateurs avaient donc l’impression d’engager un réel dialogue avec la victime qui n’était au courant de rien. Selon le Guardian, il s’agit de la première affaire où un harceleur est accusé d’avoir utilisé un chatbot pour se faire passer pour la victime.

James Florence a par ailleurs volé des sous-vêtements de la victime à son domicile, puis les a pris en photo pour les diffuser sur internet. Des photos grâce auxquelles il engageait des discussions, toujours en se faisant passer pour la victime, en évoquant des fantasmes sexuels, indiquent des documents judiciaires.

En plus des chatbots et des comptes sur les réseaux sociaux, le trentenaire a diffusé des images explicites retouchées de la victime.

Sept victimes, dont une mineure

Ce harcèlement, qui s’est étendu de 2017 à 2024, s'est intensifié avec le temps, si bien que la victime et son époux, craignant pour leur sécurité, ont prévenu les forces de l’ordre. Le couple a par ailleurs installé des caméras de vidéosurveillance et des clochettes sur les poignées des portes. La professeure sort maintenant équipée d’une bombe lacrymogène ainsi que de couteaux, relate le Guardian.

Selon le média britannique, elle n’a pas été la seule victime de James Florence. Le trentenaire a ciblé six autres femmes, dont une mineure de 17 ans, en utilisant toujours les mêmes procédés.

Charlotte Lesage