Un Français reçoit la plus prestigieuse des médailles militaires des mains d'Obama

Il porte un bracelet sur lequel sont inscrits les noms de ses camarades morts et sera décoré ce jeudi par Barack Obama de la plus haute récompense militaire: la Medal of Honor. Florent Groberg a 32 ans. Il est originaire de Poissy, dans les Yvelines. Ce soldat américain d'origine française va être récompensé à la Maison Blanche pour le courage dont il a fait preuve lors de combats en Afghanistan, dans la province de Kunar.
La médaille qu'il va recevoir distingue depuis 1863 un "acte d'héroïsme allant au-delà du devoir", et est souvent décernée à titre posthume.
Face à un homme qui va se faire exploser
Naturalisé américain en 2001, déployé dans la province de Kunar en 2009, puis de nouveau en 2012, le capitaine Groberg s'est illustré le 8 août 2012 à Asadabad. Dans un entretien au magazine Army Times, le capitaine Groberg a raconté comment il s'est retrouvé face à un homme sur le point de commettre un attentat-suicide, un engin explosif accroché sur le torse. "La seule chose à laquelle je pensais était: 'Je dois l'éloigner de mon chef, je dois l'éloigner de tout le monde'", a-t-il raconté, expliquant comment il l'avait alors projeté au sol.
"A ce moment là, il atterrit sur le sol, je le regarde, et il explose, il explose juste devant mes pieds".
Florent Groberg était affecté à la sécurité d'un colonel en charge de 4 000 hommes. L'explosion a fait quatre morts et de nombreux blessés du côté américain. "Tous les jours je pense à eux", témoigne le capitaine qui a lui aussi été blessé dans l'attaque. Son intervention a empêché le candidat au suicide d'actionner sa bombe au moment où il avait prévu de le faire et ainsi évité un nombre de victimes beaucoup plus élevé.
"Je ne suis pas un héros"
Racontant à Paris Match l'appel téléphonique du président des Etats-Unis lui annonçant qu'il allait recevoir la prestigieuse médaille, Florent Groberg explique qu'il a tout de suite pensé à ses hommes. "Pendant qu'il me disait qu'il était fier de moi, je pensais que j'étais encore en vie, que je pouvais regarder le foot le week-end ou passer Noël avec ma mère. Mes camarades morts au combat n'ont pas cette chance".
"Je ne suis vraiment pas excité parce que j'ai perdu quatre hommes (...). Je ne suis pas un héros, les vrais héros ce sont les quatre hommes qui ne sont pas rentrés à la maison", témoigne-t-il avec humilité sur BFMTV.