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Trump couvre d'éloges le Pakistan et son Premier ministre, "un type super"

Donald Trump s'est montré très élogieux à l'égard du Pakistan, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre pakistanais.

Donald Trump s'est montré très élogieux à l'égard du Pakistan, lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre pakistanais. - AFP

Le président américain élu s'est montré particulièrement élogieux à l'égard du Pakistan, au cours d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre du pays, Nawaz Sharif. Pourtant, en 2012, le milliardaire assurait que le Pakistan n'était "pas l'ami" des Etats-Unis.

Une attitude qui tranche avec ses déclarations passées. Le président américain élu Donald Trump a couvert d'éloges le Pakistan, son peuple et son Premier ministre lors d'un échange téléphonique dont la teneur -rapportée par Islamabad- contraste radicalement avec ses précédentes positions sur ce même pays.

"Vous êtes un type super"

Les deux hommes se sont entretenus au téléphone à l'initiative du chef du gouvernement pakistanais Nawaz Sharif, qui a appelé Donald Trump pour le féliciter de sa victoire à l'élection du 8 novembre dernier. Le gouvernement pakistanais a publié dans la nuit de mercredi à jeudi un compte rendu inhabituellement direct de leur conversation, dans lequel apparaissent des tournures de langage typiques du magnat de l'immobilier.

"Vous êtes un type super. Vous faites un travail extraordinaire, qui se voit partout. Je suis impatient de vous rencontrer bientôt. En vous parlant, M. le Premier ministre, j'ai l'impression de parler à une personne que je connais depuis longtemps", a déclaré Donald Trump à son interlocuteur, selon les propos rapportés par le gouvernement pakistanais. "Votre pays est extraordinaire, avec des opportunités énormes. Les Pakistanais sont l'un des peuples les plus intelligents qui soient", a-t-il encore déclaré selon ce texte.

"Un pays fantastique où vivent des gens fantastiques"

Invité par Nawaz Sharif à lui rendre visite, Donald Trump a affirmé qu'il "aimerait beaucoup venir dans un pays fantastique, endroit fantastique où vivent des gens fantastiques". Si cela se concrétisait, Donald Trump serait le premier président américain à se rendre au Pakistan depuis la venue de George Bush durant la dictature militaire de Pervez Musharraf en 2006.

Le milliardaire a également proposé d'aider à résoudre les problèmes du Pakistan, qui fait notamment face à des violences extrémistes. "Je suis (...) partant pour jouer le rôle que vous souhaiterez que je joue pour s'attaquer aux problèmes en suspens", a-t-il dit, toujours selon Islamabad. 

Au Premier ministre pakistanais, actuellement englué dans des poursuites pour corruption, Donald Trump a déclaré qu'il avait "une très bonne réputation". Le bureau du président élu a confirmé la conversation téléphonique, mais en a donné un compte rendu plus sobre, assurant que les deux hommes avaient eu "une conversation fertile sur la façon d'assurer une relation forte dans l'avenir entre les Etats-Unis et le Pakistan". 

"Le Pakistan n'est pas notre ami", tweetait Trump en 2012

La teneur du texte a provoqué la stupeur dans la presse et sur les réseaux sociaux, où les internautes rappelaient la rhétorique anti-islam de Trump avant son élection, et ses précédents propos très critiques envers le Pakistan.

Le 17 janvier 2012, il avait écrit sur Twitter: "Que cela soit clair: le Pakistan n'est pas notre ami. Nous leur avons donné des milliards et des milliards de dollars, et qu'avons-nous eu en retour? Trahison, manque de respect -et pire encore. #ilfautêtreferme".

Inquiétudes au Pakistan

Les Pakistanais se montrent également inquiets de sa proximité affichée avec l'Inde rivale, dont il a rencontré le Premier ministre Narendra Modi le mois dernier. Le candidat républicain avait courtisé les électeurs d'origine indienne pendant la campagne. Depuis son élection, il a rencontré des hommes d'affaires indiens.

Le Pakistan est très dépendant de l'aide américaine et devrait recevoir environ un milliard de dollars en aide économique et militaire pour l'année fiscale 2017.

Mais le pays a accueilli l'élection de Donald Trump avec circonspection, s'interrogeant sur ses conséquences sur l'aide américaine et les relations bilatérales souvent chaotiques entre les deux pays.

A.S. avec AFP