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"Son traumatisme n'a pas été considéré": un détenu américain va être exécuté 50 ans après sa condamnation à mort

Photo non datée de Richard Jordan communiquée par le Département des services correctionnels du Mississippi le 24 juin 2025

Photo non datée de Richard Jordan communiquée par le Département des services correctionnels du Mississippi le 24 juin 2025 - HANDOUT / MISSISSIPPI DEPARTMENT OF CORRECTIONS / AFP

Dans le Mississippi, le condamné à mort ayant purgé la plus longue peine de cet État américain doit être exécuté ce mercredi 25 juin.

Depuis cinquante ans, il attend dans les couloirs de la mort. Richard Gerald Jordan, le condamné à mort ayant purgé la plus longue peine de l'État américain du Mississippi, va être exécuté ce mercredi 25 juin, raconte la presse américaine. Ce vétéran du Vietnam, aujourd'hui âgé de 79 ans, avait été condamné en 1976 pour le kidnapping et le meurtre d'Edwina Marter, épouse d'un agent bancaire à qui il voulait demander une rançon.

Depuis cinq décennies, Richard Gerald Jordan a déposé plusieurs recours contre sa condamnation à mort. Le dernier a été rejeté en octobre dernier, selon Associated Press. "Après mûre réflexion, la Cour estime que Jordan a épuisé tous les recours étatiques et fédéraux aux fins de fixer une exécution", est-il expliqué dans la décision de justice.

Selon son avocate, Krissy Nobile, "il n'a jamais bénéficié de ce à quoi la loi lui a longtemps donné droit, à savoir un professionnel de la santé mentale indépendant de l'accusation et capable de l'assister dans sa défense". Selon ABC News, elle évoque le traumatisme du Vietnam sur Richard Gerald Jordan, qui aurait développé un syndrome de stress post-traumatique pouvant avoir contribué à son crime.

Une pétition appelle à la clémence

"Son service militaire et son traumatisme de guerre n'ont pas été considérés comme pertinents lors de son procès pour meurtre", explique Franklin Rosenblatt, président de l'Institut national de justice militaire, à l'origine d'une pétition demandant la clémence pour le condamné à mort.

Et d'ajouter: "Nous en savons beaucoup plus qu'il y a dix ans et certainement pendant la guerre du Vietnam, sur l'effet des traumatismes de guerre sur le cerveau et leurs conséquences sur le comportement."

Le détenu doit recevoir une injection létale dans la prison d'État du Mississippi, à Parchman. Comme d'autres condamnés à mort, Richard Gerald Jordan dénonce le protocole d'exécution en trois substances, jugé inhumain. Au total, une vingtaine de détenus attendent dans les couloirs de la mort, comme lui, d'être exécuté pour des crimes commis dans les années 1970, souligne ABC News.

Lucie Valais Journaliste BFMTV