Son père se tue lors d'une location Airbnb, qui est responsable?

Quand un drame survient dans le cadre d'une location Airbnb, comment un préjudice doit-il être réparé? (Photo d'illustration) - Martin Bureau - AFP
Contrairement aux chambres d'hôtel ou aux traditionnels "bed and breakfast, les habitations proposées à ses utilisateurs par Airbnb ne répondent à aucune norme de sécurité bien définie. Le site de locations de vacances ne se voit que comme un intermédiaire qui met en relation ses clients avec les offres de particuliers.
Mais qu'advient-il quand un "invité" est blessé voire pire, se tue, dans la maison de l'hôte absent? D'autant que les assurances habitations rechignent à couvrir des dommages causés dans le cadre d'une utilisation commerciale du domicile.
Plus qu'une hypothèse de travail, Zak Stone a été confronté à l'horrible situation de voir un proche mourir dans une propriété où, manifestement, la sécurité des occupants n'était pas assurée. Pire, le danger ne se cachait pas dans la maison, mais dans le jardin.
L'horrible accident, un matin de Thanksgiving
Au matin de Thanksgiving, le père de Zak décide de s'essayer à la balançoire dans le jardin, une corde accrochée à un des arbres du cottage loué par la famille à Austin, Texas. Soudain, le tronc se rompt sous le poids de l'homme et lui tombe pour moitié sur la tête. Las, l'homme ne survivra pas à sa blessure.
Par-delà la douleur de la perte, Zak Stone s'interroge dans un billet publié (en anglais) sur medium.com, à propos des responsabilités juridiques des uns et des autres dans ce drame, et en particulier celle d'Airbnb qui propose le service.
Quand Airbnb se défausse avant d'indemniser
Le New York Times a récemment rapporté le cas, fort heureusement moins dramatique de Mike Silverman, 58 ans, méchamment mordu à la main un Rottweiler au troisième jour de ses vacances à Salta, en Argentine. La première réaction d'Airbnb avait été de refuser le remboursement des deux nuits d'hôpital qu'il avait dû avancer.
"Malheureusement , conformément à nos conditions générales de vente, nous ne pouvons prendre en considération une demande d'indemnisation en lien avec un tel scénario", avait répondu Airbnb avant que le quotidien new-yorkais ne s'en mêle et que l'infortuné client n'obtienne réparation du préjudice et des frais médicaux.
Côté hôte, le tableau n'est pas plus flatteur pour Airbnb. L'histoire de la destruction d'un appartement d'une habitante de San Francisco, en est la brillante illustration. Là aussi, Airbnb avait fait volte-face.
"Nous l'avons (la propriétaire, ndlr) laissée tomber, et en sommes terriblement meurtris", avait alors lâché le patron de la société Brian Chesky en 2011.
Ces drames changeront-ils la donne? Airbnb va-t-il mettre en place des procédures plus pointilleuses concernant ses offres. Peut-être un questionnaire sur la sécurité de la location envisagée? Jusqu'à une inspection des lieux, comme cela se fait pour des formules d'hébergement plus classiques? Le risque, suggère Zak Stone, serait de tuer le modèle économique de ce type de services. L'auteur note que la philosophie d'Airbnb est bien conforme à celle des start-ups de la Silicon Valley:
"On fait d'abord, on répare après".