Primaires américaines: cinq Etats aux urnes pour un nouveau Super Tuesday

Des électeurs américains votent dans un gymnase de Greenwich, dans le Connecticut, le 26 avril 2016. - Timothy A. Clary - AFP
Le processus des primaires entame sa dernière ligne droite, outre-Atlantique, avec un nouveau "Super Tuesday". A un mois et demi de la fin des primaires présidentielles, des millions d'Américains sont appelés aux urnes ce mardi dans cinq Etats de la côte est des Etats-Unis, alors que l'enjeu devient pressant. Hillary Clinton espère en effet prendre le large et Donald Trump veut endiguer la contre-offensive de ses poursuivants.
La course aux délégués se poursuit
Ni la favorite démocrate, ni le milliardaire républicain ne pourront mathématiquement atteindre dès ce mardi la majorité requise de délégués pour l'investiture de leur parti. Mais le grand nombre de délégués en jeu devrait les rapprocher de leur but, surtout Hillary Clinton qui a déjà une avance quasi-irréversible sur son rival, le sénateur Bernie Sanders.
Les cinq Etats de la côte est des Etats-Unis (Maryland, Delaware, Pennsylvanie, Connecticut et Rhode Island) organisent simultanément des primaires démocrates et républicaines.
Les sondages annoncent des victoires faciles de Donald Trump, renforcé par son triomphe à New York la semaine dernière. Chez les démocrates, Hillary Clinton est très bien placée dans les deux plus grands Etats, la Pennsylvanie et le Maryland, qui comptent une importante minorité noire, politiquement plus favorable à l'ex-secrétaire d'Etat.
Trump, une large victoire ou rien
Pour Donald Trump, l'important n'est pas seulement de gagner les primaires restantes, mais de gagner avec un très fort pourcentage. Il a besoin de rafler 58% des délégués encore en jeu pour ravir l'investiture de façon incontestable (il a aujourd'hui 846 délégués et doit atteindre la majorité absolue de 1.237).
Toute la stratégie des deux autres candidats est de l'arrêter avant cette barre fatidique, afin de provoquer un événement jamais vu depuis 40 ans: une convention d'investiture "ouverte" ou "disputée", lors de laquelle les délégués devront voter, autant de fois que nécessaire, afin de dégager une majorité absolue. La convention républicaine aura lieu à Cleveland en juillet.
Désireux de ne plus diviser les voix des républicains opposés à Donald Trump, Ted Cruz et John Kasich ont révélé dimanche un pacte de non agression dans trois Etats qui voteront plus tard, dont l'Indiana (3 mai) où John Kasich ne fera pas campagne afin de doper les chances de Ted Cruz. L'annonce de cette alliance a fait rugir le camp Trump, qui dénonce une collusion.
Hillary Clinton proche du but
Bernie Sanders, après une extraordinaire campagne qu'il avait commencée avec une notoriété quasi-nulle, a engrangé une série de victoires en mars et avril, mobilisant des centaines de milliers de personnes dans d'immenses meetings. Son message anti-système, anti-Wall Street et très à gauche a séduit la jeunesse démocrate et soumis Hillary Clinton à un examen plus rigoureux qu'elle ne l'imaginait il y a un an en lançant sa candidature.
Mais le gros de l'électorat démocrate et la grande majorité des Noirs et Hispaniques se sont rangés derrière celle qui pourrait devenir la première femme présidente des Etats-Unis. Quelque 10,5 millions de démocrates ont voté pour elle contre 7,8 millions pour le sénateur du Vermont, selon le décompte du site thegreenpapers.com. Elle a aujourd'hui 1.452 délégués contre 1.199, sans compter environ 500 "super délégués" (élus et responsables du parti) qui lui sont favorables, selon CNN. La majorité requise est de 2.383.