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États-Unis

Obama déterminé à réduire les inégalités avec ou sans le Congrès

Le président des Etats-Unis Barack Obama lors de son discours annuel sur l'Etat de l'Union

Le président des Etats-Unis Barack Obama lors de son discours annuel sur l'Etat de l'Union - -

Le président américain s'est montré très offensif lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, appelant de ses vœux à une hausse de 40% du salaire minimum. Voici ce qu'il faut retenir.

C'est un Barack Obama déterminé qui s'est exprimé mardi à Washington, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union. Déterminé à agir en faveur de l'égalité salariale ou encore d'une hausse du salaire minimum, quitte à se passer du feu vert du Congrès, a-t-il prévenu. Si les mesures évoquées concernent surtout la politique intérieure, le président des Etats-Unis s'est également exprimé sur l'Iran ou encore l'Ukraine. Passage en revue des principaux points.

> Renforcer les classes moyennes

Au début de son discours, Barack Obama a annoncé souhaiter "faire accélérer la croissance, renforcer la classe moyenne et créer des nouvelles passerelles vers la classe moyenne".

Evoquant "le taux de chômage le plus bas depuis cinq ans", "un marché de l'immobilier en train de rebondir", le président des Etats-Unis a dit être "persuadé que cette année peut être celle de la percée pour les Etats-Unis".

Il a toutefois souligné que "même en pleine reprise, trop d'Américains travaillent plus dur qu'avant juste pour joindre les deux bouts" et affirmé que la mission du gouvernement était "de renverser cette tendance".

> Hausse de 40% du salaire minimum

Il y a tout juste un an, Barack Obama avait, sans succès, appelé à porter le salaire minimum fédéral de 7,25 dollars de l'heure (son niveau depuis 2009) à 9 dollars, soit 6,60 euros.

Mais mardi, le président américain est allé encore plus loin en envisageant un relèvement à 10,10 dollars, ce qui marquerait une hausse de près de 40%. "Donnez une augmentation à l'Amérique!", s'est-il même écrié.

Obama a d'ailleurs annoncé qu'il prendrait "dans les prochaines semaines" un décret portant le salaire minimum à ce nouveau seuil pour les salariés des entreprises en contrat avec l'Etat fédéral.

"Si vous cuisinez pour nos troupes, si vous lavez leur vaisselle, vous ne devriez pas être contraint de vivre dans la pauvreté", a lancé le président.

> Salaire des femmes

En défendant l'égalité salariale des hommes et des femmes avec une référence au populaire feuilleton Mad Men, Barack Obama a rencontré un beau succès.

"Les femmes gagnent toujours 77 cents quand les hommes gagnent un dollar. C'est mal, et en 2014, c'est embarrassant", a-t-il lancé.

"Il est temps de se débarrasser de règles qui relèvent d'un épisode de Mad Men sur le lieu de travail", a encore dit le dirigeant démocrate, sous les applaudissements et les rires de l'assistance. "Je pense sincèrement que lorsque les femmes réussissent, les Etats-Unis réussissent", a-t-il dit.

> La menace terroriste "a évolué"

Les Etats-Unis ont mis Al-Qaïda "sur le chemin de la défaite" mais "la menace a évolué" et des groupes affiliés s'enracinent ailleurs, comme au Yémen, en Somalie, en Irak et au Mali, a indiqué le président américain.

"Au Yémen, en Somalie, en Irak et au Mali, nous devons continuer à travailler avec nos partenaires pour affaiblir ces réseaux et les rendre inopérants. En Syrie, nous soutiendrons l'opposition qui rejette le programme des réseaux terroristes", a-t-il encore jugé.

> Plus de sanctions contre l'Iran

Sur le dossier de l'Iran, Barack Obama a prévenu dans son discours qu'il opposerait son veto à toute sanction contre l'Iran qui serait votée par le Congrès pendant les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran.

"Que ce soit clair: si le Congrès m'envoie maintenant une nouvelle loi de sanctions qui menace de faire dérailler ces pourparlers, j'y mettrai mon veto", a-t-il déclaré.

> Ukraine: le peuple décide de son avenir

Quant à la crise qui secoue actuellement l'Ukraine, Barack Obama a estimé que le peuple devait pouvoir décider de son avenir.

"En Ukraine, nous défendons le principe selon lequel le peuple a le droit de s'exprimer librement et pacifiquement et doit avoir son mot à dire pour l'avenir du pays", a-t-il déclaré devant le Congrès.

M.G. avec AFP