Le programme chargé de Donald Trump pour sa première semaine à la Maison Blanche

Donald Trump et Mike Pence à la Maison Blanche le 22 janvier 2017 - Mandel Ngan-AFP
De l'immigration à l'énergie en passant par la diplomatie, le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, attaque ce lundi sa première semaine au pouvoir avec la volonté affichée de multiplier décrets et initiatives pour traduire dans les faits ses slogans de campagne.
"Nous allons signer sans relâche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, et même chose la semaine suivante", a-t-il averti à New York il y a dix jours, lors de son unique conférence de presse depuis son élection.
Deux membres de son administration confirmés
Après un premier week-end à la Maison Blanche marqué par des manifestations massives d'opposants, à Washington et ailleurs, le président républicain veut agir vite. À court terme, il devrait cependant se heurter à un obstacle de taille: son équipe est loin d'être opérationnelle.
Seuls deux membres de son administration - James Mattis à la tête du Pentagone et John Kelly secrétaire à la Sécurité intérieure - ont à ce jour été confirmés par le Sénat. Mais la voie semble désormais dégagée pour l'un des principaux d'entre eux: Rex Tillerson, ancien patron d'ExxonMobil, choisi pour diriger la diplomatie américaine.
Renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain
L'exécutif américain est jusqu'ici resté très évasif sur le contenu des décisions à venir, comme sur le calendrier. Dimanche, Donald Trump a affirmé qu'il allait commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique, qu'il doit rencontrer prochainement. Une rencontre avec son homologue mexicain Enrique Peña Nieto est prévue le 31 janvier.
Le nouveau président, qui a promis durant sa campagne de construire un mur frontalier entre son pays et le Mexique financé par Mexico, pourrait parallèlement remettre en cause le programme "DACA", mis en place par Barack Obama en 2012 et qui a permis à plus de 750.000 clandestins arrivés jeunes sur le territoire d'obtenir des permis de séjour et de travail.
La fin de "la guerre contre le charbon"
Sur l'environnement et le climat, l'administration Trump a juré de mettre fin à "la guerre contre le charbon" et pourrait revenir sur nombre de réglementations mises en place par l'administration Obama. Elle pourrait aussi réorienter de manière significative l'allocation de fonds à l'international destinés à la lutte contre le changement climatique.
Donald Trump a également promis qu'il annoncerait dans les deux semaines à venir le nom de celui qu'il entend proposer pour remplacer, à la Cour suprême, le juge Antonin Scalia, précisant qu'il disposait d'une liste de 20 candidats.
Pour nombre d'initiatives de taille, comme la construction du mur avec le Mexique, il devra passer par la case Congrès, qui seul est en mesure de débloquer les fonds pour un chantier dont les contours restent à déterminer. Donald Trump rencontrera dès ce lundi des élus républicains et démocrates.
Des décrets à portée symbolique
L'exécutif a par ailleurs exclu dimanche que le nouveau président américain, dont le patrimoine et les revenus sont entourés d'un épais mystère, rende publique sa déclaration d'impôts. "Il ne publiera pas sa déclaration d'impôts. Ce sujet a été abordé durant la campagne et cela n'intéressait pas les gens", a lancé Kellyanne Conway, sa proche conseillère.
Dès vendredi, quelques minutes à peine après avoir pris possession du Bureau ovale, Donald Trump a ratifié ses premiers décrets à portée symbolique. Le nouveau président des États-Unis a signé vendredi un premier décret contre l'emblématique loi "Obamacare" de son prédécesseur, engageant la politique de rupture présentée dans un discours aux accents populistes et nationalistes.
Première rencontre avec un dirigeant étranger
Donald Trump recevra en fin de semaine Theresa May, la Première ministre britannique, à la Maison Blanche. Ce sera sa première rencontre officielle avec un dirigeant étranger en tant que président des États-Unis. Une rencontre symbolique: le milliardaire avait soutenu la campagne en faveur du Brexit.
Le locataire du Bureau ovale s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et l'a invité à venir à Washington en février. Source d'intenses spéculations, une annonce imminente sur la promesse controversée de transférer l'ambassade des américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem a, semble-t-il, été écartée dimanche par la Maison Blanche. Une telle initiative aurait rompu avec la politique de la majorité de la communauté internationale, selon laquelle le statut de Jérusalem, dont la partie orientale est revendiquée par les Palestiniens comme capitale de leur futur État, doit se régler par la négociation.
Des démêlés avec la justice?
Une association anti-corruption a affirmé qu'elle allait assigner le président Donald Trump en justice ce lundi pour violation de la Constitution américaine liée aux revenus qu'il perçoit toujours, selon elle, de pays étrangers. L'ONG Citizens for Responsibility and Ethics in Washington a assuré qu'elle déposerait son assignation au tribunal fédéral de Manhattan.