Le modèle de "Rosie the Riveter", icône du patriotisme américain, est mort

Le peintre Norman Rockwell avait fait de l'Américaine Mary Doyle Keefe la célèbre "Rosy The Riveter" en 1943. - Curtis Publishing - Wikipedia
Elle était devenue malgré elle l'image du patriotisme aux Etats-Unis, et pour certains, l'icône du féminisme. Mary Doyle Keefe, l'Américaine immortalisée par Norman Rockwell sous les traits de Rosie The Riveter, est morte mercredi 22 avril à l'âge de 92 ans, a annoncé sa famille.
Cette femme était devenue une icône en 1943, en pleine Seconde guerre mondiale. Mary Doyle Keefe, alors jeune opératrice téléphonique de 19 ans, rencontre le peintre Norman Rockwell à Arlington, dans le Vermont, raconte The Guardian. Contre 10 dollars, le peintre en fait l'une des ses nombreux modèles, qui deviendra rapidement le plus célèbre.
Le peintre immortalise la jeune opératrice sous les traits d'une femme à la carrure puissante, en combinaison de jean, sandwich à la main, pistolet à rivet sur les genoux, et écrasant de tout son poids un exemplaire de Mein Kampf. En fond, patriotisme oblige, flotte le drapeau américain.

Une reproduction notamment utilisée pour vendre des armes de guerre américaines, pas vraiment fidèle au modèle originale. "J'étais beaucoup plus petite que ça", avait expliqué Mary Doyle Keefe, effectivement bien plus fluette. Vingt-quatre ans plus tard, le peintre s'était excusé aupprès de son modèle d'avoir forci le trait, raconte The Washington Post. "J'ai ressenti l'obligation de faire de vous une sorte de géante", lui avait-il écrit.
Transformée en icône féministe
La peinture, choisie pour illustrer la couverture du magazine The Saturday Evening Post en 1943, a connu un incroyable succès. "Elle est devenue un symbole pour des millions d'Américaines qui ont travaillé pendant la Seconde guerre mondiale", rapporte The Norman Rockwell Museum.
S'il s'agit de la version de Rosie The Riveter de loin la plus populaire à l'époque, elle est aujourd'hui bien moins connue que celle du célèbre poster de propagande "We can do it" de J. Howard Miller, créé au même moment.

Une affiche aujourd'hui reprise par de nombreuses artistes féministes, dont Beyoncé, instagrammée il y a quelques mois en Rosie. Le phénomène avait étonné la principale intéressée, surprise d'être perçue comme une icône féministe, rapporte The Washington Post. "Je ne me voyais pas vraiment comme l'incarnation de la femme moderne", avait d'ailleurs assuré Mary Doyle Keefe en 2012.