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"J'ai observé ce qui se passe": Barack Obama sort finalement de son silence sur Donald Trump

Barack Obama lors d'un discours au Forum de la Fondation Obama, le 5 décembre 2024, à Chigaco.

Barack Obama lors d'un discours au Forum de la Fondation Obama, le 5 décembre 2024, à Chigaco. - SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

L'ex-président américain, resté mutique depuis l'investiture de Donald Trump pour son second mandat, est sorti de sa réserve ce jeudi 3 avril pour s'en prendre au républicain et à son administration. L'ancienne candidate démocrate Kamala Harris s'est aussi exprimée.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche il y a deux mois et demi, les démocrates peinent à trouver la parade et à contre-attaquer. Dans cette période d'atermoiement, un silence interrogeait tout particulièrement: celui de Barack Obama. Jeudi, l'ancien président des États-Unis a mis fin à son mutisme pour fustiger les mesures de la seconde administration Trump sur l'immigration ou la cure d'amaigrissement subie par le gouvernement fédéral, rapporte notamment CNN.

"C'est la première fois depuis longtemps que je m'exprime en public", a reconnu Barack Obama lors d'un entretien sur une scène du Hamilton College, dans l'État de New York. "J'ai observé ce qui se passe depuis un moment. "

"Imaginez un seul instant si j'avais fait une seule chose" parmi les mesures prises par Donald Trump depuis son investiture, s'est demandé Barack Obama, avant de s'en prendre à la fois aux républicains rangés derrière leur président et aux démocrates désemparés. "Il est inenvisageable que les mêmes partis se taisant aujourd'hui auraient toléré le même comportement de ma part ou de la part de mes précédesseurs."

"Je ne suis pas là pour vous dire: 'Je vous l'avais dit'"

Tout en estimant face aux étudiants que les nouveaux droits de douane annoncés mercredi par Donald Trump ne seraient pas "bénéfiques pour l'Amérique", l'ancien président américain s'est dit "plus profondément préoccupé par un gouvernement fédéral qui menace les universités si elles ne lâchent pas les étudiants exerçant leur liberté d'expression".

Une allusion notamment au fait que Donald Trump a agité le spectre de coupes budgétaires contre Columbia, université qu'il jugeait trop laxiste face aux manifestations pro-palestiniennes organisées sur le campus.

Très discrète également depuis sa défaite à l'élection présidentielle en novembre dernier, Kamala Harris a elle aussi pris la parole ce jeudi durant le sommet Leading Women Defined à Dana Point, en Californie. "Nous savions que beaucoup de choses allaient se passer", a-t-elle affirmé. "Mais je ne suis pas là pour vous dire: 'Je vous l'avais dit'", a ajouté Kamala Harris en riant.

À ses yeux, le deuxième mandat de Donald Trump a généré "un grand sentiment de peur": "Nous voyons des organisations rester silencieuses. Nous voyons d'autres capituler face à des menaces clairement inconstitutionnelles. C'est ce que nous constatons chaque jour depuis quelques mois dans notre pays."

"La peur est contagieuse", a poursuivi l'ancienne vice-présidente américaine. "Lorsqu'une personne a peur, elle se propage à son entourage. Et nous en sommes sans aucun doute témoins." "Mais je dis aussi ceci, mes chers amis, le courage est aussi contagieux", veut croire Kamala Harris.

Vincent Gautier