La Cour suprême américaine appelée à se prononcer pour la première fois sur l'annulation du mariage homosexuel

Une décision qui pourrait bouleverser l'Amérique. Dix ans après la légalisation au niveau fédéral du mariage homosexuel aux États-Unis, la Cour suprême du pays pourrait infirmer pour la première fois à l'automne cette décision, comme le rapporte ABC News.
Dans les prochains mois, les juges de la plus haute juridiction américaine devront établir s'ils se saisissent ou non de l'affaire de Kim Davis. Cette dernière, ancienne greffière du comté du Kentucky, a fait appel de la décision de justice l'ayant amené à passer six jours en prison pour avoir refusé de délivrer des licences de mariage à un couple homosexuel pour des raisons religieuses.
Kim Davis avait aussi été condamnée à payer 100.000 dollars pour préjudice moral au couple et 260.000 dollars pour frais d'avocat, selon le média américain.
"S'il y a jamais eu un cas d'une importance exceptionnelle, c'est bien celui de la première personne dans l'histoire de la République à avoir été emprisonnée pour avoir suivi ses convictions religieuses concernant la définition historique du mariage", estime Mathew Staver, l'avocat Kim Davis.
"Cette erreur doit être corrigée", a encore souligné sa défense.
"Madame Davis ne méritent pas qu'on s'y attarde davantage"
L'Américaine, qui a déposé sa requête devant la justice le mois dernier, juge que sa décision relevait du premier amendement de la Constitution américaine, la mettant à l'abri de toute poursuite.
Le First Amendment interdit, notamment, au Congrès des États-Unis d'adopter des lois limitant la liberté de religion, ce dont se dit avoir été victime Kim Davis.
Mais jusqu'à présent l'ensemble des tribunaux du pays ont refusé les arguments de l'ancienne greffière. La justice américaine ayant, plus tôt dans l'année, jugé que cette dernière "ne peut invoquer le premier amendement comme moyen de défense, car elle est tenue responsable d'un acte de l'État, que le premier amendement ne protège pas".
Comme le raconte ABC News, en tant que greffière en 2015 lors des faits, Kim Davis était la seule autorité chargée de délivrer les licences de mariage au nom du gouvernement en vertu de la loi de l'État, ce qu'elle n'a pas fait.
"Aucun juge de la cour d'appel américaine n'a manifesté le moindre intérêt pour la demande de réexamen de Mme Davis, et nous sommes convaincus que la Cour suprême conviendra également que les arguments de Mme Davis ne méritent pas qu'on s'y attarde davantage", a déclaré William Powell, avocat de David Ermold et David Moore, le couple du Kentucky désormais marié qui a poursuivi l'ex-greffière en dommages-intérêts, dans une déclaration à ABC News.
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