L'"université" de Donald Trump poursuivie pour tromperie

Le milliardaire est accusé d'avoir fait de "fausses promesses" aux élèves de son "université", fondée en 2005. Le procureur général de l'Etat de New York engage des poursuites pour tromperie.

Le procureur général de l'Etat de New York a engagé des poursuites contre le milliardaire américain Donald Trump. Il lui réclame 40 millions de dollars pour avoir "trompé" les élèves de "l'université" qu'il a fondée en 2005.

"Mon bureau a engagé des poursuites contre Trump et la Trump University pour avoir fonctionné sans licence et avoir trompé les consommateurs", a écrit dimanche Eric Schneiderman sur son compte Twitter.

My office filed suit against Trump & #TrumpUniversity for operating w/o license, deceiving consumers, via @nytimes: http://t.co/MkO47hbe3w
— Eric Schneiderman (@AGSchneiderman) August 25, 2013

Le procureur général accuse le milliardaire d’avoir profité de sa "célébrité" et d’avoir fait de "fausses promesses" pour convaincre les New-Yorkais de "payer pour des leçons qu’ils n’ont jamais eues".

"Personne, peu importe sa richesse ou sa célébrité, n’a le droit d’arnaquer les travailleurs new-yorkais", a continué Eric Schneiderman, tout en affirmant que toute personne ayant un tel comportement "devrait être tenue responsable".

La Trump University, aujourd'hui rebaptisée Trump Entrepreneur Institute, organise des séminaires et des ateliers payants pour entrepreneurs mais ne décerne pas de diplômes. Selon le procureur, plus de 5.000 Américains auraient été floués entre 2005 et 2011. Ils auraient dépensé 40 millions de dollars pour assister à des cours qui se sont avérés être des "leurres".

"Une chasse aux sorcières"

La réaction de Donald Trump est très vite intervenue. Le milliardaire a répondu à de nombreuses reprises sur Twitter. Il a qualifié Eric Schneiderman de "stupide" et "d’inefficace", l’a accusé de mener une "chasse aux sorcières" et de vouloir "l'extorquer".

L’homme d’affaires est même allé jusqu’à remettre en cause l’impartialité du procureur général: "Wahou! Je viens d’apprendre que le procureur Schneiderman a rencontré le Président Obama à Syracuse jeudi – et il me poursuit le samedi!"

Wow, l just found out that A.G. Schneiderman met with President Obama in Syracuse on Thursday --- and sued me on Saturday! Same as IRS etc.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 25, 2013

Michael Cohen, un avocat de Donald Trump, a rejeté ces accusations, et souligné que 98% des étudiants de la Trump University sont "extrêmement satisfaits", affirme le New York Times.

L'ennemi de Barack Obama

Les tensions entre le Président américain et Donald Trump sont notoires aux Etats-Unis. Le milliardaire avait notamment remis en cause la nationalité américaine de Barack Obama et contesté l’authenticité de son acte de naissance (rappelons qu’il faut être né dans ce pays pour pouvoir en briguer la présidence).

En 2011, lors du dîner annuel avec la presse, le chef d’Etat, qui avait démenti ladite rumeur, en avait profité pour moquer les mises en cause de Trump : "Maintenant, il peut se concentrer sur les problèmes qui comptent. Comme: est-ce que nous avons truqué l’atterissage sur la lune? Que s’est-il vraiment passé à Roswell? Où sont Biggie et Tupac (deux célèbres rappeurs américains, respectivement assassinés en 1997 et 1996, ndlr)?"

Ces accusations de tromperie ne sont qu’un épisode de plus dans la vie mouvementée de Donald Trump. L’homme d’affaires est connu pour avoir dirigé une émission de télé-réalité, mais aussi pour ses changements de positionnement politique incessants. Il a été par le passé républicain, démocrate, indépendant, puis à nouveau républicain. En 2011, il avait même envisagé de se présenter à l’élection présidentielle américaine.

M.K. avec AFP