États-Unis: une entreprise condamnée pour le travail "d'au moins 102 enfants" dans des abattoirs

Un abattoir à Rigby, dans l'Idaho, aux États-Unis, le 26 mai 2020. - NATALIE BEHRING / AFP
Des adolescents nettoyaient des abattoirs de viande aux Etats-Unis, y compris de nuit: leur employeur, un sous-traitant de grands groupes, a payé 1,5 million de dollars d'amendes et le département du Travail a alerté sur l'augmentation du nombre de cas de travail d'enfants.
"Ces enfants travaillaient avec des produits chimiques dangereux et nettoyaient des équipements de transformation de la viande, notamment des scies à dos, des scies à poitrine et des fendeuses de tête", a indiqué le département du Travail dans un communiqué publié vendredi.
Des géants de la viande parmi les clients
Packers Sanitation Services (PSSI), basée dans le Wisconsin (nord), qui a payé 1,5 million de dollars en amendes civiles, est "l'un des plus grands fournisseurs de services de nettoyage et d'hygiène agroalimentaire du pays", est-il précisé. Parmi ses clients concernés par ces cas de travail d'enfants se trouvent les géants de la viande JBS, Cargill, ou encore Tyson Foods.
L'entreprise "employait au moins 102 enfants - de 13 à 17 ans - dans des métiers dangereux et les faisait travailler de nuit dans 13 installations de transformation de la viande dans huit États" des Etats-Unis, et au moins trois mineurs ont été blessés, a précisé le département du Travail.
Et lorsque les fonctionnaires sont arrivés chez PPSI pour enquêter, "les adultes - qui avaient recruté, embauché et supervisé ces enfants - ont tenté de faire dérailler nos efforts", a déploré Michael Lazzeri, responsable régional du département du Travail à Chicago, cité dans le communiqué.
"Une augmentation d'environ 50% des violations du travail des enfants"
Mais ce cas "n'est pas unique. C'est à tous les niveaux. Nous voyons donc beaucoup d'enfants travailler en dehors des exigences légales", a alerté Jessica Looman, une responsable du département du Travail, lors d'une conférence de presse téléphonique.
"Nous avons constaté une augmentation d'environ 50% des violations du travail des enfants depuis 2018", a-t-elle souligné.
Plusieurs États du pays veulent assouplir leurs lois sur le travail des enfants, afin d'aider les entreprises, qui font face à une pénurie de main d'oeuvre, à recruter.
"Les lois adoptées par chaque État ne prévalent pas sur (la loi fédérale), ni ne la remplacent", a commenté Jessica Looman, ajoutant que "les lois les plus protectrices des enfants ou des travailleurs (...) seront celles auxquelles un employeur devra se conformer".