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États-Unis: un condamné à mort demande à être tué par un peloton d'exécution, du jamais-vu depuis 15 ans

Brad Sigmon a été condamné pour avoir tué les parents de son ex-petite amie en 2001.

Brad Sigmon a été condamné pour avoir tué les parents de son ex-petite amie en 2001. - South Carolina Deparment of Corrections

Aucun condamné à mort n'a été exécuté par ce biais depuis 2010 aux États-Unis. L'exécution de Brad Sigmon, sexagénaire condamné pour un double homicide en 2001, est censée avoir lieu le mois prochain.

Le 7 mars prochain, et pour la première fois depuis 2010 aux États-Unis, un condamné à mort pourrait être tué par un peloton d'exécution. Brad Sigmon, un homme de 67 ans détenu en Caroline du Sud pour un double meurtre, a choisi vendredi 21 février ce mode d'exécution plutôt que la chaise électrique ou une injection létale, rapporte notamment Associated Press.

Comme le rappelle l'agence de presse américaine, les exécutions de ce type sont extrêmement rares dans le pays. Depuis 1976, seulement trois condamnés à mort ont été tués par ce biais. C'était à chaque fois dans l'État de l'Utah.

Une option remise au goût du jour en 2021

Le jour de l'exécution, Brad Sigmon sera attaché à une chaise. Une cagoule couvrira son visage et une cible sera placée au niveau de son coeur. Placés derrière un mur, trois volontaires feront feu sur lui à travers une ouverture à un peu moins de 5 mètres de distance. Les personnes assistant à l'exécution seront quant à elles derrière une vitre blindée qui leur permettra seulement de voir le condamné à mort.

La zone où se déroulera l'exécution a été construite en 2022. Un an plus tôt, le gouverneur républicain de Caroline du Sud Henry McMaster avait signé une loi faisant de la chaise électrique le premier choix d'un condamné à mort à la place d'une injection létale. Il a également autorisé la formation d'un peloton d'exécution en guise d'alternative.

Ce texte était une réponse à la pénurie de substances nécessaires pour pratiquer les exécutions par injection, les fabricants refusant de les fournir tant qu'une loi ne garantissait pas leur anonymat. C'est désormais le cas, mais la Caroline du Sud a conservé le peloton d'exécution parmi les options proposées aux condamnés à mort.

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L'injection létale, "une alternative monstrueuse"

Alors qu'aucun détenu dans le couloir de la mort n'avait été exécuté depuis 2011, trois hommes (Freddie Owens, Richard Moore et Marion Bowman) ont été tués depuis septembre 2024 par injection de pentobarbital. D'après les personnes présentes lors de ces exécutions, les trois détenus ont arrêté de respirer au bout de quelques minutes. Ils ont en réalité été déclarés mort plus de 20 minutes après l'injection.

Dans un communiqué, Gerald King, l'avocat de Brad Sigmon, a expliqué que son client n'a pas choisi la chaise électrique parce qu'elle le ferait "brûler vif".

"Mais l'alternative est tout aussi monstrueuse", a ajouté l'avocat. "S'il choisissait l'injection létale, il risquerait de connaître la longue agonie qu'ont connue les trois hommes exécutés depuis septembre, trois hommes que Brad connaissait et pour lesquels il avait de l'affection."

Condamné à mort pour avoir tué à coups de batte de baseball les parents de son ancienne petite amie, Brad Sigmon a désormais un dernier espoir: une commutation par le gouverneur de sa peine de mort en une peine de réclusion à perpétuité sans liberté conditionnelle possible. Mais depuis 1976 et le retour de la peine de mort en Caroline en Sud, aucun gouverneur n'a fait preuve d'une telle clémence.

Vincent Gautier