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États-Unis

Présidentielle américaine: des procureurs étudient un recours pour sauver le vote par correspondance

Une camionnette de l'USPS, la poste américaine, le 30 avril 2020 à El Paso (Texas)

Une camionnette de l'USPS, la poste américaine, le 30 avril 2020 à El Paso (Texas) - Paul Ratje © 2019 AFP

Les procureurs généraux de plusieurs États ont annoncé envisager une action en justice pour protéger le vote par correspondance pour lequel Donald Trump manifeste son hostilité depuis des mois.

Les procureurs généraux de plusieurs États des États-Unis envisagent une action en justice "pour préserver le service postal et le droit des Américains à voter par correspondance", attaqué par Donald Trump qui craint que cela ne favorise son adversaire démocrate.

Le vote par correspondance doit être largement déployé aux États-Unis pour l'élection présidentielle du 3 novembre, via la poste américaine, l'USPS, mais Donald Trump s'y oppose depuis des mois, criant au risque de fraude.

Ses opposants l'accusent de vouloir en réalité empêcher un mode de vote qui pourrait être favorable à son adversaire démocrate, Joe Biden. Ils critiquent notamment les réformes entamées par le nouveau patron de l'USPS, Louis DeJoy, proche de Donald Trump, qui pourraient selon eux constituer un obstacle au vote par correspondance.

Une action portée par les procureurs de plusieurs Etats

Les procureurs généraux examinent ainsi "toutes les possibilités légales", estimant que "le président prive les électeurs de leurs droits", selon un communiqué de la procureure générale de New York, Letitia James. Elle a expliqué mener cette action avec "plusieurs autres procureurs généraux du pays".

"Les actions du président Trump pour gêner le fonctionnement (du service public postal) avant l'élection présidentielle sont profondément inquiétantes. Il s'agit d'une tentative autoritaire de prendre le pouvoir pour le conserver, purement et simplement", selon Letitia James.

"La Californie a poursuivi en justice l'administration Trump plus de 95 fois pour protéger notre peuple. Protéger notre droit de vote et notre véritable démocratie ne sera pas différent", a tweeté lundi le procureur de Californie, Xavier Becerra.

"Nous étudions les options légales, de nombreux Etats partagent cette inquiétude. Le service postal est un service essentiel", a quant à lui souligné le procureur de Caroline du Nord, Josh Stein, sur la chaîne CNN.

"Nous ne laisserons pas le président instiller le doute dans ce processus, (...) nous allons nous assurer que toutes les lois et réglementations sont respectées", a également dit le procureur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, interrogé sur MSNBC.

Le Washington Post avait également cité, parmi les procureurs qui pourraient participer à cette action, ceux de la Virginie, du Minnesota, du Massachusetts ou encore de l'Etat de Washington.

"Rendre à la poste sa grandeur"

De son côté, Donald Trump campe sur ses positions. "Sauvez la poste" a ainsi tweeté lundi le président des Etats-Unis. Il a expliqué que le service postal était "un échec depuis plusieurs dizaines d'années".

"Nous voulons simplement RENDRE A LA POSTE SA GRANDEUR", a-t-il tweeté, en référence à son slogan de campagne, "Rendre sa grandeur à l'Amérique" (Make America Great Again), a-t-il ajouté.

Selon un communiqué de presse de la commission qui l'interrogera, le patron de l'USPS, Louis DeJoy, a par ailleurs accepté d'aller témoigner devant le Congrès le 24 août.

Par MH avec AFP