"Choix périlleux", "seconde chance"... la presse américaine revient sur le retour de Trump à la Maison Blanche

Pour le Wall Street Journal, Donald Trump doit sa victoire à "sa résilience personnelle" et aux "échecs de Joe Biden". Le New York Times appelle de son côté la population américaine à "se méfier" de la nouvelle administration du républicain.

Une "seconde chance" pour Donald Trump et "une nouvelle ère d'extrémisme sans précédent" pour les Américains. Alors que le candidat républicain a de nouveau été élu président des États-Unis, avec au moins 276 grands électeurs, face à sa rivale démocrate Kamala Harris, la presse américaine tente d'analyser ce résultat ce mercredi 6 novembre.

Le Wall Street Journal parle dans son éditorial d'une "seconde chance" pour Donald Trump qui doit sa victoire à "sa résilience personnelle" et "aux échecs de Joe Biden".

Pour le quotidien financier, le président démocrate n'a "pas réussi à assurer l'unité et la prospérité qu'il avait promises".

Son camp aurait tout de même pu compter sur "la menace pour la démocratie" et le "caractère" de Donald Trump pour remporter le vote de certains électeurs, mais "là encore, ils ont exagéré, car leur comparaison avec le fascisme et Hitler n'étaient pas crédibles".

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Le New York Post présente le vainqueur de l'élection tout sourire en une, clamant: "il l'a encore fait". Le tabloïd conservateur évoque un "retour historique" de Donald Trump à la Maison Blanche, rappelant qu'il a "échoué à se faire réélire, et enduré d'innombrables poursuites pénales et deux tentatives d'assassinat".

La une du New York Post après l'élection de Donald Trump le 6 novembre 2024. © New York Post/X

"Un choix périlleux"

Le résultat du vote est interprété par le Washington Post comme un "message" de la part d'électeurs de nombreux horizons. "Nous souffrons. Nous ne voyons aucun bon avenir pour nos enfants. Nous voterons pour quiconque semble susceptible d’amplifier l’alarme, même si nous savons qu’il n’est pas vraiment apte à occuper ce poste, même si nous ne pouvons pas nous attendre à ce qu’il améliore les choses", avance Marc Fisher, rédacteur en chef adjoint.

Le journal note aussi un "fossé" entre les opinions des électeurs sur certains sujets et leur vote. "Les Américains sont toujours favorables au droit à l’avortement, mais ils ont voté pour des personnes peu susceptibles de protéger ces droits. Les Américains sont favorables à un contrôle raisonnable des armes à feu, mais ils ont voté pour des personnes sous la coupe du lobby des armes à feu", liste-t-il.

Le New York Times souligne de son côté le "choix périlleux" fait par les électeurs américains, qui met "la nation sur une voie précaire que personne ne peut entièrement prévoir".

Les éditorialistes les appellent à être "lucides" et "méfiants" quant à la nouvelle administration de Donald Trump qui "aura probablement pour priorité d'accumuler un pouvoir sans contrôle, et de punir ceux qu'elle perçoit comme ses ennemis". "Il ne peut plus y avoir d'illusions sur qui est Donald Trump et la manière dont il entend gouverner", martèlent-ils.

C'est la "silhouette menaçante de Trump" qui apparaîtra sur la couverture du prochain numéro du New Yorker qui sortira le 18 novembre.

La Une du New Yorker du 18 novembre 2024. © New Yorker

Une façon pour le magazine de "rappeler qu'un second mandat, bien que voué à inclure davantage de mesures issues de son trop familier manuel d'extrême droite, conduira également sans aucun doute à une nouvelle ère d'extrêmisme sans précédent et d'une intense incertitude en Amérique".

Emilie Roussey