"Une carte blanche pour les expulser": des avocats américains dénoncent de nouvelles règles visant les étudiants étrangers

Un manifestant tient une pancarte en soutien à l'étudiant palestinien Mahmoud Khalil, menacé d'expulsion, à New York le 24 avril 2025 - Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
Le milieu universitaire dans le viseur de Donald Trump. Des avocats dénoncent les mesures prises par l'administration pour expulser plus facilement certains étudiants étrangers, notamment de jeunes militants ayant participé aux manifestations contre la guerre à Gaza, rapporte l'agence Associated Press ce mercredi 30 avril.
Plusieurs d'entre eux avaient été arrêtés et visés par des procédures d'expulsion par les autorités américaines ces derniers mois mais dans nombreux cas, la justice a estimé que ces procédures ne s'inscrivaient pas dans un cadre légal. L'administration avait alors annoncé fin avril qu'elle publierait prochainement de nouvelles directives pour faciliter l'annulation du statut légal des étudiants et donc leur expulsion.
Délits routiers
Selon AP, qui cite des avocats d'étudiants menacés d'expulsion, un document du Service de l'immigration et des douanes (ICE) dévoilé ce lundi 28 avril dans le cadre d'une procédure judiciaire indique que les raisons valables pour annuler le statut légal d'un étudiant comprennent désormais la révocation de son visa.
"Cela leur donne une carte blanche pour révoquer un visa et expulser ces étudiants, même s'ils n'ont rien fait de mal", s'alarme Brad Banias, avocat d'une personne concernée, auprès de l'agence américaine.
Auparavant, si le visa d'un étudiant était révoqué, il pouvait généralement rester aux États-Unis pour terminer ses études. En revanche, s'il quittait le pays, il ne pouvait simplement pas y revenir.
Le secrétaire d'État Marco Rubio avait déclaré que l'administration annulait certains visas en raison de l'implication des étudiants dans des manifestations pro-palestiniennes qui, selon lui, nuisent aux intérêts de la politique étrangère des États-Unis. Mais il a reconnu en mars que certaines procédures étaient davantage "liées à une activité criminelle potentielle".
Or de nombreux étudiants dont le visa a été révoqué ou dont le statut légal a été annulé ont déclaré n'avoir que des infractions mineures à leur casier judiciaire, comme des infractions au code de la route.
Depuis le début de son mandat, Donald Trump s'en prend durement aux universités américaines, Columbia et Harvard en tête, les accusant d'avoir laissé prospérer "l'antisémitisme" sur leurs campus pendant la mobilisation étudiante contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.