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John Bolton, ex-conseiller de Donald Trump et l'un de ses virulents détracteurs, plaide non coupable de divulgation de documents classifiés

Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton s'exprime lors d'une conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 28 août 2019.

Le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton s'exprime lors d'une conférence de presse à Kiev, en Ukraine, le 28 août 2019. - STR / NURPHOTO

Devenu l'un des plus virulents détracteurs du président américain, John Bolton plaidé non coupable de divulgation et de rétention de documents relevant de la défense nationale. Il est la troisième personnalité ciblée par Donald Trump à être inculpée depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

Un ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump lors de son premier mandat, John Bolton, devenu un de ses plus virulents détracteurs, a plaidé vendredi 17 octobre non coupable de divulgation et de rétention de documents relevant de la défense nationale.

John Bolton, 76 ans, a été inculpé jeudi par un jury du Maryland, près de Washington. Il est la troisième personnalité ciblée par le président américain à être inculpée depuis son retour à la Maison Blanche en janvier.

"Je suis devenu la dernière cible en date de son instrumentalisation du ministère de la Justice pour poursuivre ceux qu'il considère comme ses ennemis au moyen d'accusations qui ont été écartées auparavant ou qui déforment les faits", a-t-il réagi jeudi soir après son inculpation dans un communiqué relayé par les médias.

En liberté sous conditions

John Bolton a été laissé en liberté sous conditions, notamment de ne pas voyager sans autorisation du tribunal, rapportent les médias américains. Le juge a fixé la prochaine audience au 21 novembre.

En juin 2020, John Bolton avait publié un livre au vitriol sur ses 17 mois passés comme conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, qu'il décrivait comme "inapte" à diriger les États-Unis.

Donald Trump a maintes fois exprimé pendant la campagne électorale sa volonté, une fois revenu au pouvoir, de se venger de tous ceux qu'il considère comme des ennemis personnels.

L'inculpation de John Bolton suit celle de l'ancien directeur de la police fédérale (FBI) James Comey et de la procureure générale de l'État de New York, Letitia James.

Partage de "documents sur ses activités au quotidien"

Il est reproché à John Bolton d'avoir "abusé de sa position de conseiller à la sécurité nationale en partageant plus d'un millier de pages de documents sur ses activités au quotidien" dans ses fonctions avec deux personnes de son entourage ne disposant pas d'une accréditation de sécurité.

Ces deux personnes, non identifiées dans l'acte d'accusation, seraient son épouse et sa fille, selon les médias.

Il leur aurait transmis ces informations confidentielles via ses messageries électroniques personnelles non sécurisées, selon l'acte d'accusation.

Circonstance aggravante, en juillet 2021, un représentant de l'ex-conseiller à la sécurité nationale a informé le FBI que l'un des comptes de messagerie électronique qu'il utilisait avait été piraté après son départ du gouvernement par un hacker lié selon lui à l'Iran, pays envers lequel John Bolton prônait une ligne dure.

Mais "à aucun moment", il n'a alerté les autorités sur le fait qu'il avait partagé sur ce compte "des informations relevant de la défense nationale, y compris des informations classifiées. Ni dit au FBI que les pirates informatiques avaient désormais ces informations", soulignent les procureurs.

Par ailleurs, lors d'une perquisition en août au domicile de John Bolton, le FBI y a découvert des documents relevant de la défense nationale, selon l'accusation.

La Maison Blanche avait tenté en vain de bloquer en justice la publication du livre de John Bolton en 2020, invoquant notamment des impératifs de sécurité nationale.

Le président américain a indiqué mercredi espérer que les procureurs fédéraux s'intéressent également au cas de plusieurs autres personnalités, dont l'ex-procureur spécial Jack Smith, qui avait instruit les deux procédures pénales fédérales contre lui, abandonnées à la suite de son élection.

"Ce que nous faisons n'est vraiment rien" en comparaison des poursuites pénales qui l'ont visé sous son prédécesseur démocrate Joe Biden, a assuré Donald Trump, les assimilant une fois de plus à la persécution d'un "opposant politique".

F.R. avec AFP