États-Unis: Trump ordonne aux services d'immigration de traquer les enfants migrants non accompagnés

Donald Trump a fait de sa ligne dure envers l'immigration clandestine l'un des étendards de sa présidence. - RMC
L'administration de Donald Trump a demandé aux agents de l'immigration - l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) - de traquer les enfants migrants non accompagnés présents sur le territoire, rapporte ABC News ce lundi 24 février confirmant une information relayée par Reuters.
Cette initiative sans précédent décrite dans une note interne de l'ICE, consultée par plusieurs médias, définit quatre étapes de mise en œuvre, à commencer par une phase de planification entamée le 27 janvier. Elle ne précise cependant pas de date de début des opérations de contrôle.
Intitulé "Mise en œuvre sur le terrain de l'Initiative conjointe pour les enfants étrangers non accompagnés", ce mémo indique que la mesure vise à garantir que les enfants ne soient pas victimes de la traite des êtres humains ou d'autres formes d'exploitation.
Cette décision de l'administration Trump intervient après que son camp, à l'instar du "tsar des frontières" Tom Hooman, a affirmé que sa prédécesseure sous Joe Biden avait "perdu 300.000" enfants migrants. Un chiffre qui, selon les experts et les défenseurs, manque de contexte.
Des mineurs classés par groupes de priorité
D'après le document, les mineurs devront comparaître devant un tribunal de l'immigration ou seront expulsés (si des ordres d'expulsion les concernent). Sur la base de données collectées, l'ICE y déclare les avoir classés en trois groupes: "risque de fuite", "sécurité publique" et "sécurité des frontières".
Pour les agents, la priorité sera de se concentrer sur ce premier groupe, notamment les enfants dont l'expulsion a été ordonnée parce qu'ils n'ont pas assisté aux audiences du tribunal ou ceux qui ont été remis à des "parrains", sans lien de parenté.
Selon les données du gouvernement américain, plus de 600.000 enfants migrants ont traversé la frontière entre les États-Unis et le Mexique sans tuteur légal ni parent depuis 2019. Des dizaines de milliers de personnes ont par ailleurs été expulsées sur cette période, dont plus de 31.000 pour avoir manqué leurs audiences, selon les chiffres des tribunaux de l'immigration cités par Reuters.
Ce projet s'inscrit dans la lignée des expulsions massives demandées par Donald Trump, de retour à la Maison Blanche depuis un peu plus d'un mois. Durant son discours d'investiture du 20 janvier dernier, il a assuré qu'il expulsera "des millions et des millions" de migrants en situation irrégulière.
Des tests ADN pour vérifier les liens de parenté?
Lors de son premier mandat, il avait déjà prôné une "tolérance zéro" à l'origine de nombreuses séparations à la frontière. Les enfants se retrouvaient envoyés vers des refuges gérés par le Bureau de réinstallation des réfugiés (ORR), une agence gouvernementale dépendant du ministère de la Santé, tandis que leurs parents étaient détenus ou expulsés.
Selon le mémo sus-cité, les services de l'ICE détermineront "la meilleure façon de localiser, de prendre contact et de remettre les documents d'immigration appropriés aux cibles individuelles, lors de la conduite d'actions d'application de la loi", impliquant des enfants non accompagnés, rapporte Reuters.
Depuis son entrée en fonction, Donald Trump a pris des mesures pour renforcer le contrôle des parrains de ces enfants non accompagnés. Il a notamment exigé qu'ils fournissent leurs empreintes digitales à des fins de vérification des antécédents, selon des directives publiées la semaine dernière.
D'après Reuters, l'utilisation de tests ADN pour établir la véracité des relations familiales a également été évoquée par Mellissa Harper, une ancienne responsable de l'ICE qui dirige désormais l'ORR. Sans toutefois que l'on sache s'ils seraient mobilisés uniquement dans les cas litigieux ou de manière systématique.