Accès facilité par Trump au statut de réfugiés: le premier groupe de Sud-Africains blancs arrive aux États-Unis

Le président américain Donald Trump lors d'une réunion de son gouvernement à la Maison Blanche, le 30 avril 2025 à Washington - Jim WATSON
Un premier groupe de Sud-Africains blancs sélectionnés par Washington pour rejoindre le sol américain a quitté Johannesburg et doit atterrir Outre-Atlantique ce lundi, a annoncé dimanche 11 mai le ministère des Transports sud-africain.
"La demande d'autorisation (pour le vol) indique que ce sont des Afrikaners qui se relocalisent aux États-Unis en tant que réfugiés", a précisé le ministère.
Le président des États-Unis Donald Trump a proposé d'offrir le statut de réfugiés aux Afrikaners, ces Sud-Africains blancs descendants de colons néerlandais, estimant qu'ils souffrent de "discrimination raciale" dans leur pays, ce qui a contribué à refroidir les relations entre Washington et Pretoria.
Le groupe est composé de 49 personnes qui devaient s'envoler à bord d'un avion affrété spécialement pour eux dimanche vers 20 heures, heure de Paris. Le groupe de 49 Sud-Africains comprenait des familles et de jeunes enfants, selon Associated Press.
"Aucune preuve de persécution", selon Pretoria
Ce lundi, le ministre des Affaires étrangères sud-africain Ronald Lamola a fortement critiqué en conférence de presse les affirmations de Donald Trump, assurant que les Sud-Africains choisis par le président américain "ne peuvent fournir aucune preuve de persécution, car il n'existe aucune forme de persécution à l'encontre des Sud-Africains blancs ou des Afrikaners" en raison de leur couleur de peau en Afrique du Sud.
"Conformément à la définition internationale, ils ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de ce statut (de réfugiés), selon nous", a-t-il également affirmé.
Vendredi 9 mai déjà, le ministère des Affaires étrangères sud-africain avait "fait part de sa préoccupation" aux États-Unis, alors que le départ de dizaines de ses ressortissants avait été révélé dans la presse.
"Les allégations de discrimination ne sont pas fondées", soutenait déjà le ministère.
Un programme lancé par Trump
Donald Trump a publié un décret le 7 février dernier dans lequel il accuse le gouvernement sud-africain de discrimination envers ses habitants blancs et lance un programme leur proposant de s'installer aux États-Unis.
Le locataire de la Maison Blanche accuse le gouvernement sud-africain de mener une politique raciste envers sa population blanche via des mesures de discrimination positive et une nouvelle loi sur l'appropriation foncière qui cible, selon le président, les terres des Afrikaners. Donald Trump estime également que les Afrikaners sont les cibles d'attaques racistes dans certaines régions rurales d'Afrique du Sud, ce que dément Pretoria.
L'administration américaine a accéléré le traitement des demandes venues d'Afrique du Sud, pays dont est originaire le magnat de la tech Elon Musk, proche du président américain, et ce, alors que les admissions de réfugiés prennent souvent des années aux États-Unis.
Une "opération de relocalisation à plus grande échelle"
Le groupe sud-africain doit être accueilli ce lundi à Dulles, en Virginie, par une délégation du gouvernement américain, comprenant le secrétaire d'État adjoint et des responsables du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Il ne s'agit que d'une première étape au sein d'une "opération de relocalisation à bien plus grande échelle", d'après le chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche.
En Afrique du Sud, les Blancs représentent un peu plus de 7% de la population. Selon les chiffres du gouvernement, ils possédaient 72% des terres agricoles, héritage d'une politique d'expropriation de la population noire pendant la colonisation puis l'apartheid, que des lois votées depuis 1994 visent à réviser.