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Donald Trump

"Absurde": électeur de Trump, il voit sa femme péruvienne être placée en détention et menacée d'expulsion

Brad Bartell et Camila Muñoz, détenue par les services d'immigration américains depuis février 2025, photo publiée le 21 décembre 2024

Brad Bartell et Camila Muñoz, détenue par les services d'immigration américains depuis février 2025, photo publiée le 21 décembre 2024 - Facebook - Brad Bartell

De nationalité péruvienne, Camila Muñoz est retenue en détention depuis un mois par les services d'immigrations américains. Elle venait de se marier avec Bradley Bartell, un Américain.

Séparés par la politique de Trump. Camila Muñoz, la jeune épouse de Bradley Bartell, Américain vivant dans le Wisconsin, se trouve depuis environ un mois dans un centre de détention pour immigrants, son visa ayant expiré. Électeur de Donald Trump, l'Américain tombe des nues.

"Je savais que (les autorités) sévissaient, mais j'imagine que je ne savais comment ça allait se passer", se désole-t-il auprès de USA Today, alors qu'il est désormais confronté à une réalité qu'il n'avait pas anticipée.

Dénonçant une situation "absurde", il dit ne pas comprendre que son épouse, sans casier judiciaire, soit en détention. "(Les policiers) savent qui elle est et d'où elle vient. Il faut qu'ils fassent des recherches approfondies et qu'ils ne gardent pas ces personnes enfermées", juge-t-il.

Comme de nombreux Américains, Bradley Bartell a voté pour Donald Trump à la présidentielle en novembre dernier, motivé par ses promesses de renvoyer chez eux les "immigrés illégaux criminels".

Interpellée à son retour de lune de miel

Alors que le couple rentre tout juste de sa lune de miel à Porto Rico en février dernier, Camila Muñoz est interpellée à l'aéroport par un agent de l'immigration qui lui demande si elle possède la nationalité américaine.

Comme elle répond par la négative, elle est conduite dans un centre de détention réservé aux immigrants situé en Louisiane. Elle s'y trouve depuis un mois désormais.

Quand il voit sa femme être emmenée par les services d'immigration, Bradley Bartell ne comprend pas. "Qu'est-ce que je fais, bordel?", se désole-t-il.

À leur départ pour Porto Rico, la jeune femme avait pourtant été contrôlée sans qu'aucun problème ne soit signalé. Par ailleurs, si son visa a expiré, Camila Muñoz dispose d'un formulaire W-2 lui permettant de travailler aux États-Unis et paye ses impôts.

Son visa a expiré pendant la pandémie de Covid

Le couple s'est rencontré dans le Wisconsin il y a deux ans via des amis communs. Bradley Bartell travaille comme agent d'entretien dans une usine de cet État où il a grandi.

Camila Muñoz, de nationalité péruvienne, arrive aux États-Unis grâce à un visa temporaire. Après avoir étudié les ressources humaines dans son pays d'origine, elle trouve un contrat d'alternance dans un parc d'attraction du Wisconsin.

Pendant la pandémie de Covid, son visa expire, alors qu'elle ne peut pas rentrer chez elle. Elle trouve un nouvel emploi dans une ferme locale et un autre aussi en parallèle dans un hôtel et reste vivre aux États-Unis.

Un durcissement des services d'immigration américains

David Rozas, l'avocat de Camila Muñoz et spécialisé en immigration, explique à USA Today que "toute personne qui n'est pas un résident permanent légal ou un citoyen américain est menacée (de devoir quitter le pays)".

Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, les services d'immigration américains sont sous pression. Ils ont "élargi considérablement leur champ d'action", assure Jesse Franzblau, analyste politique principal au National Immigrant Justice Center. "Des personnes qui ne correspondent généralement pas au profil des personnes arrêtées auparavant sont désormais interpellées".

Pour Bradley Bartell, c'est la peur et l'absence de perspectives qui prédominent désormais. D'autant que toutes les économies du couple partent en frais d'avocat. "Je suis inquiet pour elle. (...) C'est du gâchis", lâche-t-il.

Juliette Desmonceaux