Au Texas, polémique autour d'une barrière flottante avec des dents métalliques pour empêcher l'immigration clandestine

Les dents métalliques installées sur la barrière texane, août 2023 - Capture d'écran Twitter
Une méthode "cruelle et inhumaine." Dans un tweet publié mardi, Sylvia Garcia, élue démocrate texane à la Chambre des représentants des États-Unis, a vivement dénoncé une barrière flottante mise en place par le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Le but? Empêcher les migrants de traverser le fleuve Rio Grande et de fouler le sol américain.
"Consternée par les tactiques cruelles et inhumaines employés par Greg Abbott à la frontière du Texas. Nous devons arrêter cela maintenant", a-t-elle écrit.
Il faut dire que cette barrière repousse les limites de l'inhumanité. Sur cette vidéo mise en ligne par l'élue, il est possible devoir des bouées orange reliées entre elles sur un peu plus de 300 mètres. Entre chacune d'entre elles, sont installés des disques équipés de dents métalliques, semblables à la lame d'une scie circulaire, afin d'empêcher toutes personnes d'escalader l'installation.
En plus de cela, ces bouées sont installées de sorte qu'il soit impossible de nager par dessous.
Biden vs Abbott
Selon Libération, cette installation fait partie de l'opération Lone Star, lancée en 2021 et destinée à lutter contre l'immigration clandestine aux États-Unis. Pour sa part, c'est le 8 juillet qu'Associated Press annonçait la mise en place de cette nouvelle barrière, immédiatement dénoncée par les associations d'aides aux migrants mais aussi par les écologistes locaux.
Comme l'explique le même média, ce lundi encore, le ministère de la Justice a saisi un juge fédéral d'Austin afin que celui-ci ordonne le retrait de la barrière flottante. L'administration Biden s'appuie sur les raisons humanitaires et climatiques, mais aussi sur le fait que l'État a installé la bouée sans l'aval des communes frontalières d'Eagle Pass, aux États-Unis, et de Piedras Negras, au Mexique.
Pour sa part, Greg Abbott n'en démord pas, et accuse quant à lui le président américain Joe Biden de lui-même mettre les migrants en danger en ne faisant pas tout pour les dissuader de venir. "Le Texas vous verra au tribunal, monsieur le président", a-t-il écrit dans un courrier à destination de l'homme fort de la Maison Blanche.
Ce n'est pas la première fois que l'administration Biden poursuit le Texas pour ses actions contre l'immigration. En 2021, le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, avait accusé l'État du Texas d'interférer avec les prérogatives fédérales du gouvernement après que ce même Greg Abbott a donné aux officiers de l'État l'autorisation d'arrêter les voitures qui transportent les migrants sous pretexte qu'ils pourraient augmenter la propagation du COVID-19.