Etats-Unis: Washington pourrait devenir le premier état à légaliser le compost humain

Un fertilisant naturel, dans le sud de la France en 2012. - REMY GABALDA / AFP
L'Etat de Washington envisage une solution alternative aux classiques inhumations et crémations du corps humain: le compostage. D'après la chaîne américaine NBC News, un nouveau projet de loi porté par le sénateur Jamie Pedersen pourrait faire de Washington le premier état à autoriser le compostage humain.
L'idée est d'imaginer une manière plus respectueuse de l'environnement et moins onéreuse de transformer le corps des défunts en compost. Cette technique permettrait notamment de limiter l'action des molécules chimiques dégagées par la décomposition sur les sols.
“Les gens de tout l’État qui m’ont écrit sont très enthousiastes à l’idée de devenir un arbre ou d’avoir une alternative différente pour eux-mêmes" a déclaré le démocrate Jamie Pedersen à la chaîne américaine NBC News.
Une nouvelle approche funéraire
Cette nouvelle approche, nommée "recomposition", consiste à placer les restes humains non embaumés dans une chambre de compostage, sur un lit de matière organique (de copeaux de bois, de paille par exemple), de manière à laisser le corps se décomposer naturellement, et plus vite.
Grâce à un système d'aération installé dans le vase cylindrique, le processus de décomposition du corps est accéléré à tel point qu'en environ un mois, les restes humains sont réduits à un mètre cube de compost pouvant éventuellement être utilisé pour faire pousser de nouvelles plantes.
Le concept est promu depuis 2013 par une certaine Katrina Spade, une américaine à qui l'idée est venue après qu'une amie lui ait parlé d'une pratique agricole consistant à composter le bétail après sa mort. Cette designer de profession a alors concrétisé son idée grâce à des chercheurs des universités de Western Carolina et de Washington.
"Aux États-Unis, il n’y a vraiment que deux options faciles d'accès: la crémation et l’inhumation", soutient Katrina Spade. "La question est la suivante: Pourquoi n'avons-nous que deux options et à quoi ressemblerait-il si nous en avions une douzaine?".
Depuis, une étude a ensuite été menée pendant cinq mois par la chercheuse Lynne Carpenter-Boggs, professeure en agriculture biologique de l’État de Washington, pendant lesquels six organismes donateurs ont été décomposés grâce à cette technique.