Etats-Unis: piratage des données de 4 millions d'employés fédéraux

La cyber-attaque aurait été fomentée en décembre par des pirates informatiques chinois. - Loïc Venance - AFP
Le gouvernement américain a annoncé jeudi avoir détecté le piratage informatique des données personnelles de quatre millions d'employés fédéraux qui, selon le Washington Post, aurait été perpétré par des Chinois, dernière offensive numérique en date contre des intérêts américains.
Cette "cyber-intrusion" a été détectée en avril 2015 par l'Office of Personnel Management (OPM), qui gère les effectifs du gouvernement et attribue des centaines de milliers d'accréditations aux fonctionnaires fédéraux chaque année. Elle aurait été fomentée en décembre par des pirates informatiques chinois, selon le Washington Post, qui l'a appris de responsables américains sous couvert d'anonymat. Il s'agirait du deuxième piratage majeur de cette agence perpétré par la Chine.
Un million de dollars de dédommagement
Dans un communiqué, l'OPM a indiqué que les données personnelles d'environ 4 millions d'employés - actuels et anciens - du gouvernement auraient été compromises et a annoncé que ces personnes seraient informées à partir du 8 juin. Mais elle n'a pas exclu que d'autres victimes soient identifiées au cours de l'enquête et a proposé de les dédommager à hauteur d'un million de dollars en cas "de fraude et de vol d'identité".
Cette agence a utilisé de nouveaux outils informatiques ces derniers mois qui lui ont permis de détecter cette attaque quatre mois après son lancement. Or celle-ci a été menée au moment même où l'OPM se dotait de nouvelles procédures de sécurité. L'objectif des pirates n'était pas immédiatement clair, entre vol d'identités et espionnage.
Deuxième cas de piratage de l'OPM par des Chinois
Les piratages se sont multipliés ces derniers mois aux Etats-Unis, la plupart visant les systèmes informatiques internet de grands groupes comme le distributeur Target, l'assureur santé Anthem ou les studios de cinéma Sony Pictures Entertainment.
L'an dernier, des pirates chinois s'étaient déjà introduits dans le réseau informatique de l'OPM et de deux sous-traitants, ciblant en particulier les dossiers de candidature pour une accréditation secret défense de dizaines de milliers d'employés
L'espionnage par la Chine d'entreprises américaines "reste un problème significatif", avait souligné en février le directeur du renseignement américain James Clapper, en rappelant que Pékin et Moscou disposaient pour ces attaques de systèmes "très sophistiqués".