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Amérique du Nord

Cristiano Ronaldo accusé de viol, son sponsor Nike "préoccupé"

Cristiano Ronaldo à Turin, le 2 octobre 2018.

Cristiano Ronaldo à Turin, le 2 octobre 2018. - Marco Bertorello - AFP

Le footballeur est accusé par une Américaine de l'avoir violée en 2009 dans un hôtel de Las Vegas, et d'avoir acheté son silence. L'intéressé nie ces allégations, mais l'enquête a été rouverte, et son sponsor à vie, Nike, ne cache plus sa "préoccupation".

Cristiano Ronaldo dans la tourmente. La star internationale du football est accusée de viol par une Américaine de 34 ans, Kathryn Mayorga, qui affirme que l'attaquant portugais l'a agressée sexuellement dans la chambre d'un hôtel de Las Vegas 2009, puis lui a fait signer sous pression un accord financier la contraignant au silence.

L'enquête a été rouverte, et si la Juventus de Turin, l'actuel club de Cristiano Ronaldo, soutient son joueur, son principal sponsor, le géant américain Nike, ne cache plus sa préoccupation.

Une soirée à Las Vegas

Les faits évoqués par Kathryn Mayorga remonteraient au 13 juin 2009. Ce jour là, la jeune femme, alors âgée de 24 ans, avait rencontré Cristiano Ronaldo au Palms Hotel de Las Vegas.

Ronaldo l'aurait alors invitée, ainsi qu'une amie et d'autres personnes, dans sa suite. Selon le récit de la jeune femme, c'est là qu'il lui aurait demandé de se joindre au groupe dans un jacuzzi. Celle-ci n'ayant pas de maillot de bain, il lui aurait proposé un short de sport et un tee-shirt, la menant à la salle de bains pour qu'elle puisse se changer.

Selon ses dires, le footballeur aurait fait irruption, sexe apparent, dans la salle de bains pendant qu'elle se déshabillait, pour lui demander une fellation. Kathryn Mayorga dit avoir refusé et demandé à quitter les lieux. Elle accuse Ronaldo de l'avoir poussée sur un lit, pour tenter d'avoir une relation sexuelle avec elle. Et c'est parce qu'elle se protégeait le sexe de ses mains pour éviter d'être pénétrée qu'il l'aurait sodomisée, tandis qu'"elle criait 'non, non, non'". La jeune femme s'était ensuite échappée. 

Transaction financière

Mais la plaignante ne s'arrête pas là. Elle accuse également le footballeur d'avoir acheté son silence. Après cette soirée, une "médiation privée" avait ainsi été organisée entre des représentants de Ronaldo d'un côté, la plaignante, "déséquilibrée émotionnellement", et son avocat de l'autre. 

A l'issue de discussions décrites comme très éprouvantes pour la jeune femme par ses avocats, une transaction financière avait été conclue, accordant le versement de 375.000 dollars en échange d'une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l'accord, ainsi que l'abandon de toute procédure.

Pour les avocats de Kathryn Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison de l'état psychologique de leur cliente à l'époque et des pressions exercées à son encontre. Des "abus de faiblesse sur personne vulnérable" qui visaient, selon la plainte, à stopper l'enquête et à soustraire le footballeur à d'éventuelles poursuites judiciaires. Une équipe de "spécialiste de la protection de la réputation" engagée par Ronaldo aurait notamment menacé de diffuser des informations selon lesquelles la jeune femme avait sciemment eu une relation sexuelle avec le footballeur dans le but de le faire chanter.

Ronaldo nie en bloc

Il y a dix ans, Kathryn Mayorga avait porté plainte pour viol juste après les faits auprès de la police de Las Vegas. Mais faute d'avoir fourni une description suffisante du suspect, la jeune s'étant contentée d'évoquer un "joueur de football célèbre" de peur d'être humiliée publiquement, ce qui avait coupé court à la procédure.

Mais dix ans après les faits présumés, l'enquête a été rouverte lundi par la police, après le dépôt le 27 septembre dernier d'une plainte au civil à Las Vegas. 

Après avoir dénoncé dans un premier temps des "fake news" dans une vidéo postée sur son compte Instagram le 30 septembre, Cristiano Ronaldo s'est également défendu sur Twitter, mercredi, tout en qualifiant le viol de "crime abominable". "Je démens vigoureusement les accusations qui me visent. Le viol est un crime abominable qui va à l'encontre de tout ce que je suis et de ce que je crois", a écrit le footballeur de 33 ans, avant de dénoncer un "cirque médiatique". 

Bientôt lâché par Nike? 

Mais du côté de l'univers sportif de Cristiano Ronaldo, ces allégations semblent avoir semé le trouble, bien que ses sélectionneurs le défendent. Ainsi, sans aucune explication, l'attaquant a prolongé son absence de l'équipe du Portugal, dont il a déjà raté deux matches en septembre, avec l'accord affiché de son sélectionneur et de la fédération.

De son côté la Juventus, le club où Ronaldo évolue depuis cet été, a apporté jeudi un soutien ferme à son joueur, en affirmant que les accusations "ne changent pas son opinion".

Au contraire de l'équipementier américain Nike, lié à vie au quintuple Ballon d'or, qui s'est déclaré "profondément préoccupé" par "ces accusations inquiétantes", qui ternissent considérablement l'image du champion d'Europe en titre avec le Portugal.

Selon le magazine Forbes, Cristiano Ronaldo est l'un des trois seuls athlètes auxquels la firme à la virgule a accordé un contrat à vie, aux côtés des stars de la NBA, LeBron James et Michael Jordan.

Adrienne Sigel avec AFP