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Amérique du Nord

Corée du Nord: un sénateur américain évoque une "guerre préventive"

L'influent sénateur républicain Lindsey Graham.

L'influent sénateur républicain Lindsey Graham. - TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'influent sénateur Lindsey Graham a agité le spectre d'une "guerre préventive", face aux essais de tirs de missiles balistiques toujours plus menaçants organisés par Pyongyang.

Lindsey Graham, influent sénateur républicain, faucon en matière de politique étrangère, a la voix qui porte. Lorsqu'il évoque dimanche sur CBS la possibilité d'un recours, ultime, à une "guerre préventive" contre la Corée du Nord, ses propos en ligne avec ceux du président sont pris au sérieux. "S'il y a un test nucléaire souterrain, il faudra se préparer à une réponse très sérieuse de la part des Etats-Unis", a-t-il mis en garde.

Le sénateur de Caroline du Sud a indiqué s'être entretenu avec l'administration Trump, dont la stratégie est, selon lui, "d'empêcher la Corée du Nord d'acquérir la capacité de frapper les Etats-Unis avec un missile à tête nucléaire. Pas seulement de la maîtriser".

"Empêcher cela veut dire une guerre préventive en dernier ressort. Cette prévention devient plus probable au fur et à mesure que leur technologie s'améliore. Chaque test de missile, chaque test souterrain d'une arme nucléaire veut dire que le mariage (d'un missile et d'une tête nucléaire, ndlr) est plus probable", a ajouté le sénateur qui est aussi colonel réserviste de l'armée de l'air américaine.

Lindsey Graham n'est pas le seul a parler ainsi. Samedi, général HR McMaster, qui a déclaré lors d'un colloque sur la défense que la probabilité d'une guerre avec la Corée du Nord "augmentait chaque jour". "Nous sommes dans une course pour trouver une solution à ce problème", a dit le général McMaster.

La réelle capacité offensive de Pyongyang en question

Alors qu'une parole belliqueuse s'intensifie des deux côtés sur fond d'exercices militaires conjoints des Etats-Unis et de la Corée du Sud, les analystes continuent de s'interroger sur la réelle capacité offensive de a Corée du Nord. Le pays est une puissance nucléaire depuis octobre 2006. Il a procédé à cinq autres tirs depuis, dont le dernier, en septembre 2017, était le plus puissant.

Les experts restent partagés sur le fait de savoir si les Nord-Coréens ont miniaturisé l'arme atomique suffisamment pour la mettre sur un missile, comme l'affirme Pyongyang. Sur CNN, des spécialistes ont formulés des doutes quant à la réelle capacité du missile balistique Hwasong-15 a parcourir une distance lui permettant d'atteindre n'importe quel point sur le territoire des Etats-Unis. Selon certains il reste improbable qu'avec une charge nucléaire réelle plus lourde cette arme puisse tenir la distance. De même, le doute plane sur la capacité technologique de l'armée nord-coréenne à gérer la rentrée dans l'atmosphère du missile et la préservation de l'ogive face au dégagement de chaleur causé par le frottement de l'air.

David Namias et AFP