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Plus de 110 arrestations lors de la 27e manifestation nocturne à Montréal

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Une nouvelle soirée de manifestations émaillée de scènes de violence a conduit à l'arrestation de plus d'une centaine de personnes à Montréal et fait dix blessés, selon les autorités.

La manifestation a été déclarée "illégale" par les forces de l'ordre dix minutes après le départ, l'itinéraire n'ayant pas été communiqué à la police contrairement à ce que prévoit la "loi spéciale" votée vendredi et qui a ravivé les tensions entre étudiants et autorités. Les forces de l'ordre n'ont pas chiffré le nombre de manifestants mais les médias locaux parlaient de plusieurs milliers de personnes au départ puis de quelques centaines aux alentours de 23h (03h GMT).

La "loi spéciale" votée vendredi a ravivé les tensions

Sur le parcours, des vitrines de magasins ont été cassées. Il s'agit notamment de la devanture d'une épicerie "Couche Tard", selon le quotidien La Presse qui explique que les manifestants ont jugé l'enseigne trop "antisyndicale", en référence à de récents conflits sociaux. Une borne incendie a également été ouverte, reliée directement à la porte d'un commerce du centre ville qui aurait été inondé, selon la police. Après des arrestations de masse aux alentours de 22h (02h GMT), les manifestants se sont scindés en multiples petits groupes

"chaos indescriptible" dans le centre-ville de Montréal

Ce mouvement de protestation estudiantin, qui dure depuis trois mois, a pris une autre tournure, plus violente et plus politique depuis le vote vendredi par le gouvernement d'une "loi spéciale". Le texte, en plus d'imposer de fortes limitations à la liberté de manifester, interdit pratiquement les piquets de grève devant les établissements, au nom de la liberté d'accès à l'enseignement des étudiants non grévistes. Et il met pratiquement fin à la grève, car le semestre en cours est suspendu jusqu'à la mi-août dans les universités et collèges universitaires en grève.

Depuis le 13 février, quelque 155.000 étudiants québecois sont en "grève illimitée" pour protester contre la forte hausse des frais de scolarité annoncée par le gouvernement libéral de Jean Charest. La dernière version de cette réforme prévoit une augmentation de 82% des droits de scolarité à l'université sur sept ans- au lieu de cinq ans initialement, pour arriver à près de 4.000 dollars (3.128 euros) par an, plus près de la moyenne nord-américaine. Ce conflit étudiant, surnommé par certains le "printemps érable" en référence au Printemps arabe de 2011, est le plus long de l'histoire du Canada. Il a provoqué la démission de la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp.