Guerre en Ukraine, partenariats... Le nouveau Premier ministre canadien en France pour son premier déplacement

Mark Carney le 26 février 2025 à Montréal. - ANDREJ IVANOV / AFP
Emmanuel Macron reçoit ce lundi 17 mars le nouveau Premier ministre du Canada, Mark Carney, pour son premier déplacement à l'étranger. Ce dernier se rendra ensuite à Londres. Les premières visites de celui qui a remplacé Justin Trudeau auront pour objectif de renforcer ses alliances en Europe dans un contexte de fortes tensions entre son pays et les États-Unis de Donald Trump.
Ce déplacement vise à "renforcer nos liens commerciaux et militaires avec deux de nos partenaires les plus solides et les plus fiables", a déclaré Mark Carney dans un communiqué diffusé durant le week-end, alors que les menaces posées par le président américain dominent la vie politique canadienne depuis des semaines.
Le pays de 41 millions d'habitants vit une crise sans précédent dans son histoire: Donald Trump a lancé une guerre commerciale avec son voisin et ne cesse de dire qu'il souhaite que le Canada devienne le "51e État américain".
"Bâtir des liens économiques plus solides"
Le chef du gouvernement canadien a succédé à Justin Trudeau vendredi. Novice en politique, Mark Carney n'a jamais été député ou désigné dans un gouvernement. Se définissant comme un centriste, qui refuse d'opposer l'économie et l'écologie, il était jusqu'à tout récemment envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l'action climatique.
Il va d'abord rencontrer Emmanuel Macron à l'Élysée, où il est attendu à 12 heures pour un déjeuner de travail, selon la présidence française. Peu après son arrivée, une déclaration à la presse est prévue.
Ensemble, les deux dirigeants "mettront l'accent sur leur engagement commun à bâtir des liens économiques, commerciaux et de défense plus solides", souligne le communiqué canadien.
Mark Carney et Emmanuel Macron discuteront également de "la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine" et des "projets au coeur" du "partenariat stratégique" entre les deux pays, précise l'Élysée.
"De solides partenaires"
Mark Carney, qui était devenu en 2013 le premier non-Britannique à diriger la Banque d'Angleterre, se rend ensuite à Londres pour rencontrer son homologue Keir Starmer. Il évoquera avec le Premier ministre britannique "le renforcement de la sécurité transatlantique, la croissance du secteur de l'intelligence artificielle (IA) et les solides relations commerciales" bilatérales, selon le communiqué.
Le Royaume-Uni est le troisième partenaire commercial du Canada pour les biens et les services, avec des échanges évalués à 61 milliards de dollars canadiens (40 milliards d'euros). Une audience avec le roi Charles III, qui est aussi le souverain du Canada, doit également avoir lieu.
Mark Carney, 60 ans, a déclaré lors de son premier discours officiel que "la diversification de nos relations commerciales" serait une priorité. Les droits de douanes imposés par l'administration Trump ont provoqué un électrochoc dans le pays car 75% des exportations du Canada partent vers les États-Unis et une guerre tarifaire avec son puissant voisin du sud pourrait causer d'importants dégâts à l'économie canadienne.
Avant son départ pour l'Europe, le Premier ministre canadien a indiqué dimanche avoir eu un échange téléphonique avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Sur le réseau social X, Mark Carney a expliqué que "le Canada et l'Europe sont de solides partenaires, chose très importante dans une économie mondiale en évolution".
Sur le chemin du retour, il s'arrêtera mardi à Iqaluit, dans le Nunavut, un territoire canadien proche du Groenland, "pour réaffirmer la souveraineté et la sécurité du Canada dans l'Arctique", alors que Donald Trump a maintes fois fait part de son souhait d'annexer le Groenland.