Canada: Mark Carney devient Premier ministre après un mandat de près de 10 ans de Justin Trudeau

Le chef libéral du Canada et premier ministre élu Mark Carney, à Ottawa, le 9 mars 2025. - Dave Chan
Le nouveau Premier ministre canadien Mark Carney est entré en fonction ce vendredi 14 mars, succédant à Justin Trudeau, dans un pays en pleine tourmente face aux menaces de son puissant voisin américain.
L'ancien banquier central, novice en politique, a prêté serment devant la gouverneure générale, Mary Simon, représentante du roi Charles III, chef d'Etat du Canada, lors d'une cérémonie dans la capitale d'Ottawa.
Il succède à Justin Trudeau qui a annoncé sa démission le 6 janvier dernier après près de 10 ans à la tête du gouvernement canadien.
"Notre époque est tout sauf ordinaire"
Père de quatre filles, Mark Carney est né dans la petite bourgade isolée de Fort Smith, proche de l'Arctique, de deux parents enseignants. Mais a grandi à Edmonton, la capitale de l'Alberta et comme, beaucoup de Canadiens, il a longtemps joué au hockey.
Économiste sorti à la fois de Harvard aux États-Unis et d'Oxford au Royaume-Uni, Mark Carney a fait fortune en tant que banquier d'affaires chez Goldman Sachs avant de devenir gouverneur de la Banque du Canada, où il a aidé le pays à traverser la crise financière de 2008-2009.
En 2013, il est devenu le premier non-Britannique à diriger la Banque d'Angleterre jusqu'en 2020, et beaucoup considèrent qu'il est l'un des artisans de la stabilité qui a prévalu pendant le Brexit.
Âgé de 59 ans, Mark Carney a souligné que "notre époque est tout sauf ordinaire" après le vote des militants du parti libéral. Une référence notamment aux nombreuses déclarations de Donald Trump qui souhaite faire du Canada "le 51 États des États-Unis".
Mark Carney estime que les menaces du président américain représentent pour le Canada "un péril existentiel" et "la plus grave crise de l'époque". Il a indiqué être "prêt à s'asseoir avec le président Trump" pour discuter des échanges commerciaux.
Carney n'a jamais été député ou ministre, une première
Dès sa victoire dimanche comme chef du parti au pouvoir, il est donc monté au créneau contre le président américain, assurant que son pays "gagnera" et "ne fera jamais partie des États-Unis, de quelque façon que ce soit".
Se définissant comme un centriste, qui refuse d'opposer l'économie et l'écologie, le 24e Premier ministre canadien était jusqu'à tout récemment envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l'action climatique et se présente comme l'homme du changement.
Avec des élections prévues au plus tard en octobre et qui pourraient même être déclenchées dans les jours qui viennent, il ne restera peut-être pas Premier ministre très longtemps. Mais quelle que soit la durée de son mandat, celui-ci sera unique car il est le premier Premier ministre canadien à n'avoir jamais été député, ni ministre.