Elections en Argentine: Kirchner en passe de perdre sa majorité?

Des drapeaux affichent le visage de Cristina Kirchner alors que l'Argentine s'apprête à dire si la présidente conserve une majorité. - -
L'Argentine suspendue aux législatives partielles. Elles doivent indiquer dimanche si la présidente argentine Cristina Kirchner conserve une majorité pour ses deux dernières années de mandat. Le scrutin marque aussi le début de la course à la présidentielle de 2015. Les Argentins ont commencé à voter à 8 heures (11 heures GMT), le scrutin sera clos à 18 heures et les résultats, connus dans la soirée.
Elue en 2007 et réélue au 1er tour en 2011, Cristina Kirchner, 60 ans, suivra les élections depuis sa résidence d'Olivos, faubourg chic de Buenos Aires, où elle se remet après avoir été opérée d'un hématome sous-dural.
Le Front pour la victoire (FPV), formation péroniste de centre gauche qui l'a portée au pouvoir, devrait conserver une majorité - relative ou absolue - d'après les instituts de sondage. Dimanche, tous les yeux seront braqués sur la province de Buenos Aires, de la taille de l'Italie, où vivent 15 des 41 millions d'Argentins.
Un dissident péroniste, Sergio Massa, ancien chef de cabinet de la présidente, s'y présente et devrait nettement l'emporter dans cette circonscription-clé et fief électoral du FPV. Créé il y a quelques mois, le Front rénovateur de Sergio Massa, homme politique de centre droit, âgé de 41 ans, ne présente pas de listes dans les autres provinces.
Une poussée des partis d'opposition
En Argentine, l'opposition est fragmentée et régionalisée, incapable de faire basculer la majorité de la coalition présidentielle, d'obédience péroniste, du nom de l'ancien président Juan Peron (1946-1955, 1973-1974).
Les sondages prévoient une poussée des partis d'opposition dans la capitale et les trois principales provinces du pays. Les socialistes rafleront probablement une majorité de sièges dans leur bastion, la province de Santa Fe, où se trouve le port de Rosario, d'où le soja s'exporte vers la Chine et l'Europe.
Les sociaux-démocrates de l'Union civique radicale (UCR), ancien grand parti de gouvernement qui a longtemps alterné au pouvoir avec le péronisme, s'imposeront sans doute dans la province de Mendoza, région viticole au pied de la Cordillère des Andes.
Vers la fin de la dynastie Kirchner
La moitié des sièges de députés et un tiers des mandats de sénateurs sont remis en jeu dimanche, lors d'un scrutin de mi-mandat qui est souvent une épreuve difficile pour le pouvoir en place.
Un temps, les péronistes ont rêvé de rafler les deux tiers des sièges de parlementaires, ce qui aurait permis de modifier la Constitution pour autoriser un 3e mandat. Les primaires nationales en août ont démontré qu'à l'inverse, le FPV allait perdre des députés et des sénateurs.
La fin de la dynastie Kirchner, au pouvoir depuis 2003, se profile.
Cristina Kirchner a poursuivi la politique de son mari Nestor Kirchner (2003-2007), artisan de la sortie de la grave crise économique de 2001. Les militaires au pouvoir pendant la dictature ont été jugés et condamnés et terminent leur vie dans les geôles de la république.