Mondial 2014: la grève du métro de Sao Paulo a été "suspendue"

Des policiers dans le métro de Sao Paulo, fermé, le 9 juin 2014. - -
Les grévistes du métro de Sao Paulo ont suspendu lundi soir leur grève, considérée comme illégale par la justice locale, tout en menaçant de la reprendre le jour du coup d'envoi du Mondial de football si leurs collègues licenciés ne sont pas réintégrés. Au cas où elle reprendrait jeudi, cette grève, à l'origine d'embouteillages monstres, menace de provoquer une belle pagaille dans la mégapole de 20 millions d'habitants pour le match d'ouverture Brésil-Croatie, alors que les yeux du monde entier sont braqués sur le Brésil.
Nouvelle assemblée générale mercredi
Au moins un milliard de téléspectateurs suivront le match auquel assisteront le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et onze chefs d'Etat dans un stade où les ouvriers s'affairent toujours aux dernières finitions.
"Mercredi 11 juin nous tiendrons une nouvelle assemblée générale pour décider si nous faisons grève jeudi. Cela dépendra de la réintégration des 42 travailleurs" licenciés lundi par la direction, a déclaré le président du syndicat des employés du métro, Altino Melo dos Prazeres.
"C'est notre principale revendication", a-t-il ajouté à l'issue d'un vote serré entre partisans de l'arrêt du mouvement et jusqu'au-boutistes au terme de cinq jours d'arrêt de travail qui ont provoqué des embouteillages monstres dans la plus grande ville du Brésil. Une façon d'admettre implicitement que le syndicat se pliait à l'augmentation salariale offerte par la direction, bien qu'inférieure aux attentes des employés.
Les manifestants chassés par la police
Alors que les sélections affluent au Brésil, la police a dispersé dans la matinée environ 150 manifestants soutenant la grève, qui avaient enflammé des pneus pour bloquer une des principales avenues de la ville. Les protestataires, dont de nombreux "Sans Toit", se sont regroupés. En fin de matinée, un millier de personnes ont défilé aux cris de "Il n'y aura pas de Coupe, il y aura la grève!", accompagnés de tambours brésiliens et de vuvuzelas.
La direction du métro avait licencié des dizaines de grévistes qui auraient commis des actes de vandalisme, empêché les non grévistes de travailler ou incité la population à sauter les tourniquets du métro.