Brésil: des JMJ pour revitaliser l'église catholique

Le pape doit arriver lundi soir au Brésil pour présider les JMJ de rio - -
Apôtre d'une église missionnaire et proche des pauvres, François, le premier pape sud-américain de l'histoire, va arriver lundi soir dans un Brésil en pleins chambardement religieux et colère sociale. On fait le point sur les enjeux de sa visite, dans le plus grand pays catholique.
Le pape François est attendu lundi, en fin d'après-midi, à l'aéroport international de Rio, où il sera accueilli par la présidente Dilma Rousseff.
> 1,5 million de pèlerins
Jusqu'à 1,5 million de pèlerins du monde entiers sont attendus à Rio de Janeiro, pour le "Woodstock catholique", les 28e Journées mondiales de la jeunesse, du 23 au 29 juillet.
Plus de 30.000 policiers et militaires seront mobilisés pour ce que les autorités ont décrit comme "la plus grande opération de sécurité de l'histoire de Rio".
> Un contexte social houleux
En juin dernier, des centaines de milliers de jeunes Brésiliens ont manifesté dans tout le pays pour réclamer de meilleurs services publics, crier leur exaspération de la corruption massive dans le pays et dénoncer les dépenses somptuaires engagées pour l'organisation du Mondial de foot 2014.
Les manifestations ont souvent dégénéré en violents affrontements avec la police, actes de vandalisme et pillages.
Les athées brésiliens et le groupe Anonymous de Rio, l'un des fers de lance des manifestations de juin, ont appelé à manifester dès l'arrivée du pape lundi à Rio, en marge de sa réception par la présidente Dilma Rousseff et les autorités locales au Gouvernorat. Ils protestent contre les plus de 30 millions d'euros dépensés par la mairie pour l'organisation des JMJ et la visite du pape.
Des groupes de militants homosexuels ou féministes ont également annoncé des actions.
Mais de nombreux jeunes Brésiliens ayant participé aux manifestations de juin sont catholiques et n'entendent pas perturber la visite du pape. Ils attendent plutôt son soutien.
> Une église catholique brésilienne en perte de vitesse
Avec plus de 123 millions de fidèles, le Brésil reste le pays le plus catholique du monde, mais en dix ans, il a perdu plus de 15 millions d’adeptes, notamment au profit des évangélistes. Leur proportion est passée de 91,8% de la population en 1970 à 64,6% en 2010
Un des enjeux de la visite du pape François est donc de revitaliser une Eglise catholique brésilienne confrontée à une hémorragie de fidèles face au dynamisme des églises évangéliques, en particulier les néo-pentecôtistes.
Les évangéliques, qui contrôlent des chaines de télévision, sont très actifs sur les réseaux sociaux, et disposent d'un réseau de temples très dense où les fidèles ont la parole, ne cessent de croître et multiplier. Ils sont passés de 5,2% à 22,2% de la population brésilienne, soit 42,3 millions de fidèles.