Argentine: la police lance des perquisitions chez l'ex-présidente Kirchner

L'ex-présidente argentine possède plusieurs appartements, et est soupçonnée d'avoir organisé un système de corruption pendant ses fonctions - JUAN MABROMATA / AFP
La police argentine a lancé ce jeudi des perquisitions dans des résidences de l'ex-chef de l'Etat Cristina Kirchner, à la demande d'un juge qui la soupçonne d'être responsable d'un système de corruption durant sa présidence, de 2007 à 2015. Une vingtaine de policiers sont entrés dans un immeuble d'un quartier chic de Buenos Aires sous l'œil de dizaines de journalistes. Un cordon de sécurité policier bloquait l'accès au bâtiment.
Le juge Claudio Bonadio a ordonné les perquisitions dans le cadre du scandale des "cahiers de la corruption", qui a révélé des versements de pots-de-vin à l'administration Kirchner par des entreprises du bâtiment et de travaux publics (BTP). La veille au soir, le Sénat avait partiellement levé l'immunité de Cristina Kirchner, désormais sénatrice, en autorisant ces perquisitions.
"Cahiers de la corruption"
L'affaire des "Cahiers de la corruption" a été révélée le 1er août, date de la publication du contenu de plusieurs cahiers d'écolier dans lesquels Oscar Centeno, le chauffeur du vice-ministre de la Planification (Travaux publics) Roberto Baratta, notait méticuleusement la date, l'heure, le lieu des remises de sacs d'argent.
Au pouvoir de 2007 à 2015, elle bénéficiait d'une immunité parlementaire qui l'empêche d'être emprisonnée ou perquisitionnée mais pas d'être entendue par le juge, mise en examen ou jugée. Son avocat a a dénoncé un "show médiatique". Les pots-de-vin versés par des entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics étaient acheminés au domicile de ministres du gouvernement Kirchner, dans un appartement du couple Kirchner ou à la résidence présidentielle d'Olivos, près de Buenos Aires.