Allemagne: jusqu'à 750.000 demandes d'asile attendues en 2015

Des réfugiés font la queue devant un centre d'enregistrement de demandes d'asile, à Trier, en Allemagne, le 18 août 2015. - Harald Tittel - AFP
C'est une situation que le pays n'avait jamais connue. L'Allemagne va revoir à la hausse ses prévisions du nombre de demandes d'asile sur son territoire pour l'année 2015, croit savoir le quotidien économique Handelsblatt, citant des sources gouvernementales. Ces demandes pourraient ainsi atteindre les 750.000 d'ici la fin de l'année. Un nombre record, bien au-delà du précédent enregistré en 1992 lors de la guerre en ex-Yougoslavie, quand la République fédérale avait enregistré 438.191 demandes d'asile.
Déjà 300.000 demandes début août
Selon le quotidien Die Welt, début août déjà, l'Office fédéral des réfugiés allemand avait dû réviser sa prévision de 300.000 demandes pour 2015, alors que ce palier était en passe d'être atteint. Mais le nouveau nombre de 400.000 était encore trop bas.
L'Office n'a ni confirmé si infirmé ces chiffres, promettant des réponses lors d'une conférence de presse du ministre de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière mercredi après-midi. Le ministère des Finances a quant à lui annoncé dans un communiqué que cinquante fonctionnaires des douanes allaient prêter main-forte à l'Office fédéral des réfugiés pour aider à traiter les demandes d'asile en attente.
Les réfugiés inégalement répartis en Europe
Selon les chiffres d'Eurostat, en 2014, l'Allemagne a accueilli 32,4% des demandeurs d'asile arrivés dans l'Union européenne, soit 202.815 demandes. À titre de comparaison, la France en a accueilli 64.310, soit 10,26%. Sur le total des demandes déposées depuis début 2015 en Allemagne, environ 40% provenaient de réfugiés des Balkans.
Une situation de moins en moins tenable pour l'Allemagne, selon le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés Antonio Guterres. Interrogé par Die Welt, il plaide pour une meilleure répartition des réfugiés en Europe. "Sur le long terme, ce n'est pas gérable de voir seulement deux Etats de l'Union européenne - l'Allemagne et la Suède - prendre en charge la majorité des réfugiés (...)", a-t-il ainsi souligné.